Tunisie : le procès de Nessma TV
Brève

Tunisie : le procès de Nessma TV

Le PDG de la chaîne tunisienne Nessma TV se retrouve devant la justice pour la diffusion, en octobre dernier, du film Persépolis, dont une scène montre Dieu. Un procès-événement (finalement reporté) et un enjeu pour la liberté d'expression en Tunisie.

Libération explique : "A la barre, Nabil Karoui, principal accusé. Le patron de cette chaîne créée en 2007 est poursuivi pour «atteinte aux valeurs du sacré» et «troubles à l’ordre public»" pour la diffusion début octobre du film d’animation Persépolis, qui montrait notamment Dieu sous les traits d’un homme, ce qui est interdit par l'Islam.

"La courte scène en question, propagée sur les réseaux sociaux au lendemain de la diffusion, avait déclenché une campagne de protestation parmi les islamistes, une série de manifestations à travers le pays et des violences de la part des radicaux. Le domicile de Nabil Karoui avait été attaqué", rappelle Libé. La présidente de l’association qui a fait traduire le film en arabe tunisien, ainsi que le responsable de la cellule de visionnage, sont aussi poursuivis.

Le quotidien ajoute que l'homme d'affaires est "loin de faire l’unanimité en raison de sa complaisance avec l’ancien régime", et qu'il s’est excusé, "plaidant à la fois l’erreur et la liberté d’expression". Nous avions d'ailleurs relayé les nuances à apporter à ce débat.


Le procès fait événement en Tunisie, il est évoqué à droite de la Une du quotidien La Presse.

"Devant le palais de justice de Tunis où était disposé un camion militaire cerné de fil barbelé et entouré de soldats armés de fusils, les forces de l'ordre s'employaient à canaliser une foule de manifestants islamistes d'un côté et représentants d'associations de la société civile de l'autre pour éviter les heurts entre les deux camps", indique l'agence AP.

"Hommes politiques, journalistes, bloggeurs et citoyens ordinaires se sont déplacés en masse à l’entrée du tribunal de première instance de Tunis, alors que des policiers filtraient l’accès à la salle d’audience. «Les policiers laissent les barbus entrer dans la salle et en empêchent les autres», a accusé la blogueuse Lina Ben Mhenni, via son compte Twitter", remarque Jeune Afrique.

Selon Libération, les avocats des plaignants sont proches des islamistes. Ils s'appuient sur une pétition qui a rassemblé plus de 100 000 signatures. Libération cite l'un des avocats, qui souligne les limites de la liberté d'expression en s'appuyant sur des exemples français et polonais : "La France réprime le génocide arménien et la négation de la Shoah, la loi polonaise interdit l’atteinte à l’Eglise."

Déjà reporté en janvier, le procès a à nouveau été décalé, au 3 mai. La Presse signale que la date coïncidera "avec la célébration de la Journée mondiale de la liberté d’expression ."

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