Brève Vidéo

Syrie : journaliste blessée, vidéoblogueur tué

La rédaction

23 février 2012 Maj: 23 février 2012

Envoyée spéciale à Homs, en Syrie, la journaliste du Figaro Édith Bouvier apparaît dans une vidéo postée sur Youtube. Elle explique à la caméra sa situation de détresse, après l'attaque qui l'a blessée hier et tué deux autres journalistes. La reporter appelle les autorités françaises à organiser son évacuation sanitaire.

"J'ai la jambe cassée au niveau du fémur dans le sens de la longueur entièrement. (...) J'ai besoin au plus vite d'être opérée." Édith Bouvier, en reportage en Syrie, appelle les autorités françaises à mettre sur pied une évacuation. La journaliste du Figaro indique être très bien traitée par les médecins "autant qu'ils le peuvent" sachant qu'une opération chirurgicale est impossible.

Un médecin prend ensuite la parole en arabe. Selon le compte Twitter de la blogueuse Neila Latrous, l'homme déclare qu'"il faut qu'elle soit opérée sinon elle meurt".

William Daniels, photographe travaillant pour Le Figaro magazine et Time magazine, s'exprime à son tour en indiquant qu'il n'est pas blessé, que le moral est bon, et appelle les autorités françaises à l'aide. Il insiste, à la demande du caméraman, sur le soutien apporté par la population locale.

Daniels indique également avoir eu accès à internet "à l'autre bout du quartier, mais c'est très dangereux d'aller à cet endroit-là." Sur les conditions de vie, William Daniels détaille : "C'est difficile ici, on n'a pas d'électricité, on n'a pas beaucoup à manger, les bombes continuent de tomber." De fait, à plusieurs reprises, on entend des détonations. Des conditions difficiles également décrites par Jean-Pierre Perrin dans un reportage pour Libération, paru aujourd'hui.

Un des Syriens qui témoignaient en vidéo, tué lui aussi

Mais le siège de Homs ne touche bien sûr pas que des journalistes. Des dizaines d'habitants meurent toutes les semaines. Parfois, ils témoignaient de la situation, via des vidéos diffusées sur Internet et reprises par les médias. Exemple avec Rami Al Sayeed, 26 ans, mort le 21 février à Homs.

Al Sayeed était l'un des fournisseurs des séquences vidéos mises en ligne sur la page Syriapioneer, hébergée par le site Bambuser. Ces films étaient repris entre autres par BBC News, CNN et Al Jazeera.

Al Sayeed et sa fille : photo affichée sur le blog Bambuser picto

Le blog de Bambuser raconte qu'Al Sayeed accompagnait trois personnes à l'hôpital lorsque leur voiture a été touchée par un obus de mortier mardi, dans le quartier de bab Amro, qui est la cible de pilonnages constants. Les trois passagers ont été tués net, et Al Sayeed, père d'une petite fille âgé de 1 an et demi est mort de ses blessures, un peu plus tard, à l'hôpital.

Le site de la BBC indique qu'Alsayeed a mis en ligne plus de "800 vidéos sur la situation dans la ville", et qu'il avait aussi diffusé des images en direct via Bambuser.

La BBC cite le PDG de Bambuser, qui évoque Basil Al-Sayed, le cousin du défunt, qui avait lui aussi témoigné de la situation jusqu'à ce qu'il soit tué en décembre dernier.

picto Basil Al-Sayed tué en décembre 2011 à Homs