"Dettethon" en Italie : succès ou échec ?
Brève

"Dettethon" en Italie : succès ou échec ?

Hier lundi, les Italiens étaient invités à acheter de la dette italienne. Cette grande journée, baptisée Journée des Bons du Trésor (BTP Day), est-elle un succès comme l'assure Philippe Lefébure dans sa chronique éco de France Inter mais aussi l'AFP, notamment reprise par Le Parisien, qui parle d’un franc succès ? Ou bien est-ce un flop comme semble le dire La Tribune ?

 

En se penchant sur la dépêche de l'AFP et l'article de La Tribune, on s’aperçoit qu’ils sont quasiment identiques, mais le premier titre sur l’optimisme quand le second fait le choix du pessimisme.

Tout deux rappellent que la journée est à l’initiative d’un entrepreneur "qui s'était payé le 5 novembre une pleine page du Corriere della Sera, principal journal du pays" pour demander aux Italiens d’acheter de la dette. Pour appâter le client, les banques s’étaient engagées à ne prendre aucune commission (quelques euros pour 1 000 euros d’achat de dettes, 1 000 euros étant le montant minimum d’investissement). Autre appât : les footballeurs soutenaient la Journée des bons du Trésor italiens.

Résultat ? L'AFP donne la parole à UniCredit, la première banque italienne : "Les volumes d'ordres sur le marché secondaire (où s'échange la dette déjà émise, ndlr) ont doublé par rapport à la moyenne des dernières semaines et quintuplé par rapport à la moyenne depuis le début de l'année." Et ça représente combien d'argent ? "La plateforme de négociation Hi-Mtf a évoqué de son côté un résultat "exceptionnel" avec un montant de 241 millions d'euros de dette achetée contre 46 millions en temps normal."

Peut-on réellement parler de succès quand on sait que la dette italienne s’élève à 1 900 milliards d'euros (environ 120% de son PIB) ?

L'AFP rappelle également que la plupart des Italiens ignoraient l’opération et disaient ne pas avoir 1 000 euros à investir dans quoi que ce soit. De même, "l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui a passé l'essentiel de la journée au tribunal de Milan pour l'un de ses procès, n'a pas non plus acheté de titres de dette."

Autre son de cloche lu aussi bien dans l'AFP que La Tribune : "Nous aimons l'Italie mais nous ne sommes pas prêts à sacrifier les économies d'une vie pour sauver la caste (politique), les banquiers et les grands monopoles", a lancé le blogueur spécialisé en finance Paolo Barrai, qui s'est offert dimanche une demi-page dans le journal Libero.

En tout cas, en France, à en croire un sondage relayé par Le Monde hier, nous ne sommes pas prêts à casser notre tirelire pour la dette française. A moins de lancer un grand dettethon ?

Mise à jour 12h00 : la dépêche de l'AFP avait été attribuée à tort au Parisien dans une première version de ce vite-dit.

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