Crise dette : après l'Italie, la France ? (NYT)
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Crise dette : après l'Italie, la France ? (NYT)


"Au début ce fut Athènes. Puis Rome. Paris est-il le prochain sur la liste ?" Ainsi commence l’article signé Nelson D. Schwartz et Liz Alderman dans le New York Times (en anglais). Les deux journalistes racontent que les yeux des marchés se tournent dorénavant, avec angoisse, vers la France et ses banques.

Cette angoisse est nourrie par plusieurs bouches : si Standard & Poor’s a commis une boulette en annonçant à tort la dégradation de la note française, personne ne se fait d’illusion sur nos chances de garder le triple A comme le rappelle le matinaute. Cela dit, selon le New York Times, l’angoisse ne se porte plus sur la note mais sur le "spread", l’écart entre ce que la France paie pour emprunter par rapport aux autres pays, et en l’occurrence l’Allemagne. Le NYT rappelle que cette différence "a doublé depuis début d'octobre, et la semaine dernière elle a atteint son point culminant depuis la formation de la zone euro en 1999". Sur le site Atlantico, Hugues Serraf considère que ce spread est devenu "le symbole de notre virilité économique".

Deuxième source d’angoisse : les banques françaises sont très exposées à la dette italienne et, pire, certaines d’entre elles ont acquis, durant ces dix dernières années, des banques italiennes : "BNP Paribas, qui a racheté Banca Nazionale del Lavoro il y a cinq ans, détient 12,2 milliards d'euros en dette souveraine italienne, même si la banque dit avoir réduit ses avoirs de 40 % depuis l'été et ramené son exposition en Italie à 1 % de ses engagements totaux." BNP une banque italienne, c’est ce qu’expliquait également Jean-Louis Bancel, président du Crédit coopératif.

Concernant le nouveau président du conseil italien Mario Monti, l’anecdote rapportée par le New York Times risque d’énerver un peu plus les Italiens, déjà émus de cette ingérence à peine dissimulée : selon les deux journalistes, un membre du gouvernement italien, sous couvert d’anonymat, affirmait que la semaine dernière, devant l’augmentation rapide des taux d’intérêt de la dette italienne, "Sarkozy et Merkel ont exhorté le président italien, Giorgio Napolitano, à prendre pour nouveau premier ministre le technocrate M. Monti."

Ce long papier du NYT en dit long sur l’angoisse qui touche les Etats-Unis, car les banques françaises et américaines sont intimement liées : "un récent rapport du Congrès estime que l'exposition des banques américaines aux banques allemandes et françaises ont totalisé plus de 1,2 trillions (mille milliards) de dollars". Si la France est le troisième domino, les USA peuvent être le quatrième. Une contagion, comme au cinéma.

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