Dégradations : pas (toujours) catastrophique (Le Monde)
Brève

Dégradations : pas (toujours) catastrophique (Le Monde)

Voilà une analyse que l'on n'a guère l'habitude de lire en ces temps d'agitation autour de la possible dégradation de la "note" AAA de la France par Moody's. Dans son édition parue hier, Le Monde affirme, en titre d'un article, qu'une "note dégradée ne rime pas avec emprunt plus cher" sur les marchés pour un Etat.

Il est pourtant communément expliqué, un peu partout dans les médias, qu'une dégradation entraîne immanquablement un renchérissement des crédits qu'un pays peut obtenir pour couvrir ses dépenses.

Mais Le Monde donne trois exemples contredisant cette vision : Le 14 octobre, l'agence Standard & Poor's a dégradé la note de l'Espagne. "L'impact sur les marchés ?, interroge Le Monde. Aucun, les rendements des emprunts d'Etat espagnols se situant sensiblement au même niveau que la veille. Même chose à la Bourse de Madrid, l'indice IBEX ayant fini en hausse la séance de vendredi."

De même, les Etats-Unis, "privés, depuis août, de leur note AAA par S&P (…) ont pu continuer à emprunter sur les marchés sans payer plus cher", les taux accordés étant même "plus bas qu'avant la dégradation du pays".

Enfin, rappelle l'article, "les rendements des emprunts d'Etat nippons ne se sont pas non plus tendus le 24 août après la dégradation du pays par Moody's", principalement parce que "la dette japonaise étant détenue à 90 % par les investisseurs de l'Archipel, peu susceptibles de revendre leurs obligations".

Un économiste belge, de l'institut bruxellois Bruegel assure même que "les agences sont presque toujours en retard sur les marchés. Il n'y a que peu d'exemples récents où elles ont accentué la défiance vis-à-vis d'un Etat".

Pour autant, cela veut-il dire que les intérêts payés par la France sur ses emprunts resteront au même niveau, même si Moody's dégrade sa note ? Au vu des arguments avancés dans l'article, il semble bien que non, même si le quotidien ne le dit pas explicitement.

En effet, concernant l'Espagne, l'article indique que les taux d'intérêt n'ont pas grimpé parce que "baisser la note d'un Etat périphérique de la zone euro constitue tout sauf une surprise", et que c'est surtout la première dégradation qui fait s'envoler les taux. Or, l'Espagne avait déjà vu sa note baisser. Quant aux Etats-Unis, ils "sont protégés par le statut privilégié du dollar", convient Le Monde. Et le cas du Japon est également spécifique, puisque la dette japonaise est "détenue à 90 % par les investisseurs de l'Archipel, peu susceptibles de revendre leurs obligations".

La France n'a jamais vu sa note baisser ; sa monnaie n'est ni le dollar, ni le yuan chinois ; et 65% de sa dette est détenue par des investisseurs étrangers. Il est donc possible que la décision de Moody's, si elle est négative, ait tout de même un fort impact.

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