C'est un "évènement historique" nous ont répété toutes en chœur les chaînes d'info en continu. Nicolas Sarkozy a été incarcéré mardi 21 octobre à la prison de la Santé à Paris après avoir été condamné à cinq années de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le dossier du financement libyen de sa campagne électorale de 2007.  Leurs reporters ont tous·tes couvert le départ de Nicolas Sarkozy de son domicile du très chic 16ème arrondissement de Paris, acclamé par ses soutiens au chant de la Marseillaise, à bord de leurs motos, jusqu'à ce que le véhicule de l'ex chef d'État s'engouffre dans l'établissement pénitentiaire.

Parmi les discussions sur les plateaux, un commentaire se voulait particulièrement alarmant : oser mettre en prison un ancien président de la République serait une "humiliation" pour la France, un discrédit à l'international, une mauvaise image donnée du pays à l'étranger, des propos reprenant les éléments de langage du clan Sarkozy.

Qu'en est-il réellement des analyses faites par la presse internationale de cette séquence politico-médiatique ? Pour y répondre, nous avons voulu donner la parole à trois correspondantes étrangères en France. Ont-elles, comme le claironnent nombre d'éditorialistes, vu et raconté l'incarcération de Nicolas Sarkozy comme une image catastrophique donnée de la France ? Réponses avec Joëlle Meskens, correspondante à Paris  du quotidien belge francophone le Soir, Sara Bertilsson, journaliste indépendante, correspondante en France pour la chaîne privée suédoise TV4 et Annika Joeres,  journaliste correspondante en France pour le quotidien allemand Die Zeit.

Aller plus loin

- L'argent libyen de Sarkozy, le dossier de quatorze années d'enquêtes par Mediapart

- L'article de Joëlle Meskens publié dans le quotidien belge le Soir, récit de la matinée avant l'incarcération de Nicolas Sarkozy

- L'article d'Annika Joeres dans le quotidien allemand Die Zeit