Procès du 13-Novembre : "J'ai dessiné les victimes les yeux baissés par pudeur"
L'émission
  • Avec
    Charlotte Piret et Arthur Denouveaux et Raphaël Kempf et Bahareh Akrami
  • Presentation
    Daniel Schneidermann
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Antoine Streiff
Réservé à nos abonné.e.s

Raconter un procès hors normes comme celui des attentats du 13-Novembre 2015, dit "V13" pour "vendredi 13" et qui s'est tenu l'an dernier à Paris, supposait des modes de récit hors normes. Nous en avons retenu deux, très différents. D'abord, un podcast à plusieurs voix, pour lequel nous recevons la journaliste de France Inter Charlotte Piret et le président de l'association Life for Paris Arthur Dénouveaux. Mais aussi un feuilleton graphique publié sur Twitter et Instagram par la rescapée Bahareh Akrami, des dessins et textes signés "Baboo". Quatrième invité, l'avocat Raphaël Kempf, avocat d'un des accusés, Yassine Atar et auteur du livre Violences judiciaires.

Quand "Quotidien" pose "des questions cons"

Dans Quotidien, en plein procès, le journaliste Julien Bellver demande à l'avocate de Salah Abdeslam si "elle n'a jamais douté ou eu envie de renoncer face au témoignage des parties civiles". Ce qui lui a valu un dessin moqueur de Bahareh Akrami. "Sa question, c'est méconnaître le rôle d'un avocat, même pour un profane, c'est choquant. […] Évidemment qu'elle sait qu'il va y avoir des témoignages et que ça va être dur. […] C'est poser des questions cons."

Les "récits de l'intime", un procédé "euphémisant" ?

Dans le podcast de Charlotte Piret, 13 Novembre : trois voix pour un procès, les intervenants dont Arthur Dénouveaux proposent "des récits de l'intime". Ce que Raphaël Kempf juge "très problématique" parce qu'ils "tendent, d'une certaine manière, à euphémiser la violence de ce procès", explique-t-il. "Il y a une violence de l'État représenté par le ministère public qui n'est pas un récit de l'intime, qui n'est pas dans un podcast", dont Kempf estime qu'il jette "une espèce de voile pudique sur la réalité de ce qu'est un procès criminel, à savoir l'examen de charges qui pèsent sur des accusés présumés innocents et don beaucoup encouraient des peines extrêmement lourdes".

"Il y avait des moments où on rigolait"

Dans les dessins et textes de Bahareh Akrami, "le ton est plutôt rigolo", lui fait remarquer Daniel Schneidermann. "Ce que je ne retrouvais pas dans ce que je lisais, c'était qu'en fait, il y avait des moments où on rigolait […] des moments où il y avait des choses absurdes", témoigne la rescapée et dessinatrice. Arthur Dénouveaux, lui, se souvient d'une journée d'audience portant sur un tuyau d'aspirateur – la défense d'un des accusés, Yassine Atar, visant à expliquer par la quête de ce tuyau manquant sa rencontre le 14 novembre 2015 avec le vendeur de l'aspirateur, le logisticien en chef de la cellule djihadiste. Avocat d'Atar (qui a été condamné à huit ans d'emprisonnement), Raphaël Kempf rappelle que "cette histoire est grave" et ne le "fait pas du tout rire", car son client encourait "la perpétuité".

POUR ALLER PLUS LOIN

- Le podcast 13 Novembre : trois voix pour un procès, de Charlotte Piret.
- Les comptes Instagram et Twitter de Bahareh Akrami, son portrait dans Libération.
- Notre émission d'octobre 2021 sur la médiatisation initiale du procès du 13-Novembre.

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