Enfants et écrans : "Un fait clinique n'est pas un fait scientifique"
L'émission
  • Avec
    Béatrice Kammerer et Anne Cordier et Sylvie Dieu-Osika
  • Presentation
    Nassira El Moaddem
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Alizée Vincent
Réservé à nos abonné.e.s

"Et si pour la première fois l'espérance de vie de nos enfants était inférieure à la nôtre ?" La question a fait figure d'introduction par Zone interdite (M6) pour son reportage consacré à l'impact des écrans sur les enfants, diffusé dimanche 24 septembre 2023. Le discours alarmiste a fonctionné : le programme a rassemblé 2,1 millions de téléspectateurs et remis sur le devant de la scène médiatique la pédiatre Anne-Lise Ducanda, qui depuis 2017 estime que des troubles d'enfants surexposés aux écrans ressemblent en tout point aux troubles autistiques. Et les parents dans tout ça, en sortent-ils bien informés ? La conclusion de Zone interdite est sans appel : trop d'écrans provoque des troubles cérébraux, du langage, du comportement chez les plus petits. Faut-il forcément faire peur pour alerter sur le danger des écrans ? C'est la question au cœur de notre émission cette semaine avec trois invitées : la pédiatre Sylvie Dieu-Osika, membre du collectif Cose (Collectif surexposition écrans) avec Anne-Lise Ducanda ; la journaliste scientifique Béatrice Kammerer et la chercheuse en information-communication, Anne Cordier.

Au sujet d'Aya, "la démonstration est un peu simpliste"

La séquence avec la petite Aya, deux ans et demi, incapable de parler devant la pédiatre et qui, depuis l'arrêt des écrans, parle convenablement, a provoqué des centaines de réactions sur les réseaux sociaux, tout en posant un tas de questions sur la méthode de consultation et le traitement journalistique. Pour Béatrice Kammerer, "la démonstration est un peu simpliste. Le lien de causalité avec les écrans est problématique. Qu'il y ait un changement entre l'avant et l'après, c'est manifeste mais à quoi est-il dû ? La causalité avec les écrans, elle est suggérée, elle est affirmée comme quelque chose d'irréfutable, mais que s'est-il passé dans cette famille ? Est-ce que la maman s'est dit qu'il faut absolument intéragir autrement ? Est-ce que ce n'est pas ça qui est en jeu ?"

"ON PART d'un cas et on en fait une généralité"

Pour la professeure des universités, Anne Cordier, "ce reportage est gênant car il va accentuer la culpabilité des parents déjà forte, ce qui ne signifie pas qu'il ne faut pas pointer des problématiques. Ce qui m'inquiète dans ce reportage tel qu'il est construit, c'est qu'on manque d'éléments, de sources et on manque de contexte en partant d'un cas et on en fait une généralité. On ne connait pas la composition familiale, son milieu socio-culturel, on ne sait pas dans quel territoire vit Aya, on ne sait pas avec quels objets culturels elle évolue au quotidien, on ne sait pas à quelle heure elle se lève et se couche etc... On nous résume Aya a une performance langagière".

"Les écrans ne sont pas des objets anodins"

Pour la pédiatre Sylvie Dieu-Osika, il est très important d'avoir en tête que "les écrans ne sont pas des objets anodins". "Les écrans captent complètement nos enfants et c'est pour ça que les parents se retrouvent avec des enfants qui hurlent quand on leur retire, qui en demandent toujours plus. Il y a tout ce système d'algorithmes, de captologie, qui a été mis en place et qui n'a été expliqué à personne".

Pour ALLER PLUS LOIN

- Béatrice Kammerer, "Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur !", Réseau Canopé, janvier 2023.
Écrans et autisme virtuel : voici ce qu'une fake news peut faire aux gens, Rue 89, octobre 2018.
L'alerte de Santé publique France sur les temps d'écrans des enfants, Ouest France avril 2023.  
- Le replay de Zone interdite sur les enfants et les écrans, diffusé le 24 septembre 2023. 

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