"Plan de conquête", "annihilation", "enfer de Gaza", "crise humanitaire", "contrôle du territoire", ce sont les mots que l’on entend ou lit dans les médias pour raconter le génocide en cours à Gaza alors qu’Israël a unilatéralement mis un terme à la trêve en reprenant ses bombardements sur le territoire palestinien le 18 mars. Au total, plus de 53 000 Gazaouis, à très grande majorité des civils, ont été tués par l'armée israélienne depuis octobre 2023, un chiffre jugé fiable par l’ONU, voire sous-estimé selon plusieurs ONG.

Un an et demi plus tard, Gaza semble désormais quasiment oubliée par les grands médias audiovisuels notamment, revenant sur le devant de la scène des journaux à la faveur de déclarations des autorités israéliennes, de la situation humanitaire ou à travers des sujets dits "spéciaux". Difficile pour le grand public de se faire une idée précise de la situation sur place, les journalistes étrangers étant toujours interdits d'accès, et plus de 200 journalistes palestiniens ayant été tués par l’armée israélienne. Du jamais vu.

Pourtant, les images de la situation sur place, existent bel et bien là, affluant sur les réseaux sociaux grâce aux Gazaouis qui documentent au quotidien le génocide. Alors, pourquoi un intérêt si faible pour Gaza ? Les médias francais ont-ils tout simplement oublié Gaza ? Et lorsque la situation de Gaza est traitée, de quelle manière l'est-elle ?

Pour répondre à ces questions trois invités : Sadia Agsous-Bienstein, maîtresse de conférences à l'université Paris-Sorbonne-Nouvelle, spécialiste en langues, littératures et cultures arabes et hébraïques-israéliennes. Thibaut Bruttin, directeur de Reporter Sans Frontières et Thomas Vescovi, politiste, spécialiste d'Israël et des Territoires palestiniens occupés.

Pour aller plus loin

- Gaza, une guerre coloniale, Actes Sud, dirigé par Véronique Bontemps et Stéphanie Latte Abdallah

"Gaza, l'appel des 4 à dire non", Mediapart, 4 mai 2025

"Gaza, nous refusons le silence", tribune d'étudiants en journalisme mobilisés