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Martine, Angela, et les garçons

Martine Aubry va désigner son successeur.

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Le matinaute ne veut pas faire de politique. Il ne doit pas faire de politique. Pourtant son flair matinal lui suggère que les journalistes politiques des principaux médias traitent bizarrement des affaires du PS et plus particulièrement des faits et gestes de sa première secrétaire, Martine Aubry.
Alors il essaie de trouver des explications alambiqués pour expliquer leur comportement.
Pourtant, c'est simple: ces journaux et autres radios ne font strictement QUE de la politique. Ils connaissent très exactement les courants qui traversent le PS, les luttes qui ont opposé les uns et les autres en 2006 , en 2008 et en 2011.Mais ils gardent tout celà pour eux et tapent toujours sur les mêmes sans faire aucune analyse pour leur auditoire. Ils font de la politique politicienne sans le dire.
Une aparté avant de poursuivre: Grâce à Asi, à Maya et à E Chouard, j'ai redécouvert Henri Guillemein sur le site de la radio télévision suisse.
Je me suis régalé avec sa série sur Bonaparte. Mais il explique aussi la révolution de 89 dont nous sommes si fiers mais dont nous ne savons presque rien. Notamment, je me suis toujours demandé comment des gens qui avaient abattu la royauté ensemble avaient pu s'entre guillotinné avec autant d'ardeur. Tout s'éclaire quand Guillemein montre que ce sont les notables (girondins) qui ne voulaient surtout pas partager les fruits à venir de leur Révolution avec le petit peuple auquel s'était identifié Robespierre.
Et bien des notables il y en a toujours partout, dans tous les camps (voir Copé qui soupçonne Fillon d'être le candidat des notables de l'UMP) et notamment au PS.
Sans remonter trop loin dans l'histoire du PS, on peut dire que l'échec de Jospin en 2002 a cristallisé deux tendances clairement opposées.
Pour les uns Jospin, n'a pas été assez moderne, pas assez libéral pas assez dans l'air du temps idéologique.
Pour les autres (dont je suis), Jospin a échoué pour avoir un peu trop oublié qu'il était de gauche et qu'il y a un électorat de gauche potentiellement majoritaire en France.
Les médias ont vite pris partie pour les "modernes" ,et tous ceux qui en appelaient aux valeurs du socialisme et de la gauche furent décrit comme archaïques, soviétisants ... Pour la commodité de leur démonstration le PC (et maintenant Mélenchon) ont été repoussé dans l'extrême gauche. !!
Il est à noté qu'à cette époque (2002-2007), Martine Aubry ne gênait personne, car elle était classée dans le camp des socio démocrates strauss-kahniens.
Beaucoup de notables "socialistes" ont tout naturellement choisi cette tendances et ont collé à la candidature de S Royal en 2006 (Guérini, Collomb, Rebsamen, Peillon, Valls, Gorce...) en espérant tirer les marrons du feu en 2007.
Hélas pour eux!!
Deux échecs successifs, c'était beaucoup.
Au Congrès de Reims de 2008 ont a retrouvé ces mêmes notables à la manoeuvre derrière S Royal.
Mais cette fois-ci les militants (le peuple du Parti) ne s'en sont pas laissé conté. D'autant plus que Martine Aubry (socio démocrate estamplllée) a fait alliance avec tout ce qui était le plus à gauche dans ce Parti.
Résultats du vote des militants; 71% des mandats pour la coalition majoritaire (Aubry, fabius, Delanoé, Hamon) et 29% des mandats pour les notables et Royal.
Depuis 2008, M Aubry a lancé la rénovation (si c'est possible) du Parti avec son équipe majoritaire et le vote massif des militants consultés à chaque étape du processus (notamment la fin du cumul des mandats ...pour les notables!!)
En 2012 les médias reprennent sans un mot d'explication les pleunicheries des mêmes notables qui savent qu'ils ne représentent pas grand chose pour les militants. Qu'ils proposent leur propre motion au vote des militants en octobre. Ils pourront ainsi se compter.
Ils est tellement vrai que la motion majoritaire appuyée par martine Aubry ne peut qu'arriver en tête du vote. Elle a la confiance des militants, c'est comme ça.
On avait pas eu le même psychodrame avec la CGT? "Ils" avaient commis un crime de lèse-majesté en refusant d'adouber celle que Bernard Thibault avait désignée démocratiquement. Me semble me souvenir que le débat enfiévré et multiple qui s'en était suivi avait soigneusement contourné la question qui me semblait pourtant centrale: quel bizarre mode de fonctionnement que de laisser à un dirigeant le droit de nommer son successeur...

Quant au mode de fonctionnement de "nos" médias, que dire qui n'ait déjà été dit? Il serait temps de FAIRE, mais de faire quoi?

On rejoint ici (dans un autre domaine) le constat de Pierre Rabhi, qui reconnaît ne jamais poser ses doigts sur un clavier: on est sur-informés... et on en fait quoi?
[quote=Daniel Schneidermann]Creusons l'hypothèse. Si la "tendance" psychologisante, voire psychiatrisante, dans la couverture médiatique de la vie politique nationale, gagne du terrain, sans doute est-ce lié au fait que les institutions politiques nationales sont désormais à peu près vidées de tout pouvoir réel, au profit de centres de décision supranationaux. Autrement dit, une sorte de surmoi -"ne révélons pas trop au public que les dirigeants sont une bande d'ados sans cervelle, ça affaiblirait le pays"- est en train de craquer. La couverture solenno-mystique se reporte donc sur le jeu entre ces institutions étrangères ou supranationales (Troïka, BCE, chancelière allemande, etc).

Statistiquement, ces acteurs-là ont pourtant aussi peu de chances d'être épargnés par les pulsions adolescentes, que François et Monamour. En creusant bien, il est probable qu'on pourrait écrire sur Angela et les Mario, des livres tout aussi croustillants que sur nos vedettes nationales. Mais cette intéressante hypothèse ne pourra, hélas, être vérifiée que plus tar
d.

En réalité, pour ce qu'on appellera "l'Occident", au moins depuis Alexandre dit le Grand, sinon déjà virtuellement depuis son père Philippe de Macédoine, le pouvoir est non plus national*, mais mondial sous forme impériale, laquelle se révèlera dualement cléricalo-impériale une fois advenu le triomphe du trinitarisme chrétien: l'État laïque-républicain français en étant l'avatar le plus dénié, mais, pour cette raison même, pas le moins révélateur. Que Robespierre ait voulu instituer le culte de l'Être suprême, et que l'École s'y soit vue chargée des fonctions ecclésiastiques de conformation des esprits, en constituent en effet les manifestations les plus puissantes, à défaut d'être les mieux reconnues. La logique de cela remonte à Rousseau: à l'état inachevé dans lequel il a laissé la réalisation de son projet d' "Institutions politiques", dont le Contrat social n'est qu'une partie sauvée du manuscrit dont, à son terme, l'auteur reconnaît devoir laisser en plan le demeurant: à savoir, les "relations externes" à "l'État" qu'il a "tâché de fonder sur sa base". Or la question qui se repose est désormais celle de cette "base" que, notamment, son contemporain le plus proche, Diderot - auquel il doit pas moins que l'idée de "volonté générale" ! - considérait comme étant la société naturellement générale du genre humain: hypothèse que Rousseau écarte dès le premier chapitre de la première version abandonnée, dite du Manuscrit de Genève, du Contrat social.

*Le fut-il réellement jamais ? Ce sera la question désormais.
Eh bien, vous voyez, DS, quand vous voulez ...
Excellente chronique! Avec de quoi réfléchir dedans.
Il semble qu'on n'en finisse pas de découvrir que le PS n'est pas ( plus) un parti de pouvoir, mais un parti de notables, d'édiles locaux. A la droite le pouvoir central, qu'elle a de toutes façons par l'économie et les médias, à la gauche les petites féodalités qui font passer la pilule, telle serait la piteuse division des tâches de la France-plan-plan. A moins que ça ne se voie trop... Un complot, même inconscient ( c'est les pires) nécessite un minimum de discrétion pour être opérant.
Je l’ai déjà dit mille fois, et je vais le dire une mille et unième fois : une des trois choses dont je suis fier dans ma vie est d’avoir refusé d’adhérer au ps dans l’euphorie de 1981.

Car, idéaliste et absolument dépourvu d’ambition comme je suis, j’aurais passé mon temps à servir de marchepied à des réalistes pourvus d’une ambition : non pas « changer la vie » (hihihi) mais changer leur vie comme on l’a vu avec ces types et typesses arrivés au pouvoir maigres en R18 d’occasion et repartis gras en Safrane de fonction.

(Un jour, autrefois, je vois JMA arrêté au stop à Nantes dans sa R25 de fonction. J’ai eu le temps de voir qu’elle avait un placage bois au tableau de bord, un luxe qui n’existait pas sur les modèles de série)

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