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France 2 remporte le Grenelle de la présentation

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En tout cas, grâce aux archives de l'INA on peut revoir la magnifique prévision météorologique d'Antenne 2 avec son non moins magnifique panneau STOP sur la frontière française :


http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=CAB05021051

et puis on peut revisionner des interventions de messieurs très sérieux comme ce monsieur Tanguy, inspecteur général pour la sûreté nucléaire à EDF (peut-être ne le considérez vous pas comme une autorité française) :

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=CAC99028321


Au passage, on notera la magnifique boulette de l'INA dans la vidéo :

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=CAB86010855
Deux remarques tout d'abord sur ce commentaire très rétrospectif au sujet du Grenelle de l'Environnement et de sa représentation médiatique.

Vous soulignez à juste titre l'euphorie des médias lors du Grenelle lui-même il y a près d'un an: tout ceux qui de près ou de moins s'intéressent au sujet savaient que le Grenelle n'était qu'un vaste cirque où il s'agissait de permettre à Sarkosy de faire une photo à côté d'Al Gore (vous savez l'homme qui fait un caca nerveux parce que la clim de son hôtel était en panne alors qu'il était l'invité en septembre du Festival de cinéma de ... Deauville) et de Baroso mais que les problèmes politiques étaient à venir.

Ce qui m'interpelle le plus dans le traitement qu'ASI fait de toute cette affaire c'est l'absence de recul sur deux questions qui ne devrait pas manquer de l'interesser:
[l'unanimisme absolu des points de vue sur toutes ces questions (nucléaire, OGM, etc...) comme si jamais ne devait être mis en question le bien-fondé des politiques proposées, comme si tout allait de soi: je pensais qu'instruit par sa pratique quotidienne, ASI aurait été plus regardant sur cette unanimisme et sur ces consensus non discutés.]
la question de la légitimité de ceux qui menaient le débat et qui devenaient de facto les seuls interlocuteurs des pouvoirs publics: je veux bien entendu parler de tous les groupes de pression (Hulot, Greenpeace et en règle générale tous les Comités anti-machin qui n'ont comme seuls fonds de commerce que la peur qu'inspire leurs assertions) comme si la question de la légitimité démocratique des questions en débat et donc des politiques proposées était évacuée avant même d'avoir été posée. Comme si le peuple était trop con pour avoir à trancher de ces questions.

Or, en matière environnementale, je tiens à vous livrer une série de faits qui montrent que nous sommes dans un champ de mines dans lequel les mensonges grossiers et les "oublis" opportuns sont légion ce qui j'espère inspirera ASI à l'avenir.

Savez-vous que, en dépit de ce que tout le monde dit depuis plus de 20 ans, jamais les autorités françaises n'ont affirmé que le nuage de Tchernobyl n'avait pas traversé les frontières françaises. Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre d'aller consulter la une du Monde du 2 ou 3 mai 1986 qui donnait toutes les informations sur le sujet qui énamaient .... du Ministère de l'Industrie.

Il faut savoir que le professeur Pellerin, chef de l'autorité compétente de l'époque (le SCPRI) a gagné deux procès contre la CRIIRAD (un comité qui s'est auto-proclamé "indépendant" ce que les médias reprennent généralement sans aucune discussion alors que de nombreuses affaires montrent qu'il est très souvent indépendant oui mais de la vérité scientifique) qui avait affirmé le contraire. En fait, c'est Jean-Claude BOURRET, journaliste bien connu, qui avait utilisé cette expression ("le nuage n'aurait pas traversé la frontière?") en interviewant Pellerin. Pourquoi? Parce qu'il constatait que de part et d'autre du Rhin, les autorités publiques avaient pris, face au nuage, des positions divergentes.

Donc, la question est de savoir laquelle des postures était la plus pertinente: la dramatisation à l'allemande ou le "dormez en paix bonnes gens" des autorités françaises et non la question de savoir si les uns avaient dit la vérité et les autres avaient cherché délibérément à la cacher.

Argutie, pensez-vous? Sauf peut-être pour les 5 à 6000 allemandes qui ont délibérément avortées, effrayées par la perspective apocalyptique qu'on leur décrivait, sauf peut-être pour les milliers d'allemands qui se sont précipités sur les routes pour aller se réfugier en Espagne, en prenant vraisemblablement un risque létal supérieur de plusieurs facteurs.
Bien entendu, dans la posture française on reconnait bien la tradition jacobine et opaque d'un état centralisé et un peu plus de pédagogie n'aurait peut-être pas nui. Je dis peut-être car dans des événements aussi émotionnels que Tchernobyl, il n'est pas sûr que les arguments rationnels soient entendus.

Raison de plus pour que les autorités n'en rajoutent pas, ne serait-ce que pour se dédouaner: je suis convaincu qu'aujourd'hui les mêmes autorités françaises auraient pris une posture "allemande" (à l'instar du maire de la Nouvelle-Orléans qui très récemment a décrit IKE comme l'"ouragan du siècle" parce qu'après KATRINA mieux vaut annoncer une apocalyse qui ne se produit pas que l'inverse) ce qui ne signifie en aucune manière que nous serions aujourd'hui mieux gouvernés et encore moins dans toute la transparence dont on nous rebât les oreilles à longueur de JT.

Car, ne nous trompons pas, avec le recul c'était la décision française qui était politiquement pertinente: c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les tenants du "nuage qui n'a pas passé la frontière" continuent d'entretenir la flamme ... sans feu si je puis dire: souvenez-vous, il y a une dizaine d'années, un (pas deux) médecin du Sud-Est de la France avait cru déceler derrière un accroissement supposé des cancers de la Thyroïde le passage du fameux nuage. Une enquête épidémiologique fût donc diligentée à grand renfort médiatique. Bien entendu, ses résultats sont connus depuis très longtemps: est-il besoin de vous poser la question de savoir pourquoi vous n'en avez jamais entendu parlé?

Il en va de même pour l' our polaire dont l'image sert de symbole à l'une de vos récentes chroniques sur l'environnement.

La population d'ours polaires la mieux étudiée se situe sur la côte occidentale de la baie d'Hudson au Canada (les deux tiers des ours polaires du monde sont "canadiens"). Aussi la presse s'est très largement émue de la décroissance de 17 % de cette population (950 ours recensés en 2004 contre 1200 en 1987) et Al Gore, le fana de la clim, en a fait ses choux gras. Cependant, personne n'a relevé que la population de 2004 représente une augmentation de 500 ours par rapport à 1981, ce qui bien entendu met à mal toute théorie de déclin. De plus, on sait qu'entre 300 et 500 ours sont chassés chaque année dont une cinquantaine sur la côte occidentale de la baie d'Hudson. En résumé, même si on retenait la théorie du déclin, cela voudrait dire que la mortalité des ours est imputable à la chasse pour 50 unités et le réchauffement climatique ne serait responsable que de 15 morts par an alors même que c'est la seule cause retenue par la presse.

Face à cette situation, un spécialiste des ours polaires du gouvernement canadien a déclaré: "qu'il serait tout simplement idiot de préduire la disparition des ours dans 25 ans sur la base de l'hystérie engendrée par les médias"

L'histoire des ours nous enseigne trois choses:
On a entendu des déclarations émotionnelles largement exagérées qui ne résistent pas à l'épreuve des faits.
Le sort des ours polaires n'est pas seul en jeu.C'est un fait que certaines espèces se porteraient mieux avec le réchauffement climatique. Par exemple, l'Artic Climate Impact Assessment prévoit un accroissement d'espèces plus riches et de niveau plus élevé dans l'écosystème, tout simplement parce qu'il y aurait moins de déserts polaires et plus de forêts. Cela ne marchera pas pour les ours mais on a besoin d'entendre la totalité de l'histoire.
Notre émotion nous fait nous focaliser sur de mauvaises solutions.Quant bien même nous accepterions l'idée biaisée d'utiliser le recensement de 1987 comme base de travail, ainsi perdrions-nous 15 ours par an: que faire? Si nous essayons de les aider en réduisant les gaz à effet de serre, nous pouvons dans le meilleur des cas éviter la mort de 15 ans. En fait, les modèles montrent que de manière plus réaliste, on ne pourrait en sauver que 0.06 par an alors même que 49 ours pour la même population sont chassés chaque année pour lesquels il est facile de faire quelque chose. Dans le débat sur le climat, on entend peu souvent les propositions qui procurent le plus de bien mais uniquement celles qui concernent la réduction des GES.

Une petite dernière pour la route: l'énergie électrique

Savez-vous mes bons amis: la France est en retard. En retard, en particulier, sur la merveilleuse Allemagne qui fait la leçon a toute l'Europe en matière d'utilisation des énergies renouvelables (solaire et éolien) en affichant des puissances installées considérablement plus importantes que nous: n'avez-vous jamais entendu cette litanie?

Faisant fi de la question de savoir combien pèsent ces puissances installées sur le parc allemand (moins de 1%), combien d'heures cela fonctionne (eh oui, le KWH c'est une puissance (KW) multiplié par le temps exprimé en heures), je ne vous conterais pas non plus l'efficacité d'un panneau solaire sur la Baltique en plein hiver, ni celle d'une éolienne qui ne peut fonctionner qu'entre 6 m par seconde de vent (vitesse en dessous de laquelle elle ne produit pas assez d'énergie pour fonctionner elle-même) et 25 m par seconde (vitesse au delà duquel la machine explose). J'attends à cet égard réponse à une question bête que j'avais posée il y a 5 ans à l'ancienne ministre de l'Environnement, idolâtre du modèle allemand, au Salon Polutech: qu'est ce qu'on fait quand il n'y a pas de vent? mais là n'est pas la question.

En revanche, je peux vous relater une histoire qui est passée totalement inaperçue dans la presse française: l'Allemagne est en train de construire 11 "grosses" centrales à charbon ce qui fait un barouf du diable auprès des riverains des dites centrales dont là encore aucune chaine de télévision et à ma connaissance aucun article de la presse écrite ne s'est préoccupé.

Pourquoi ce mutisme, d'après vous, alors même que le CO² envahit tout l'espace médiatique et publicitaire?

N'oublions pas que l'Allemagne a pris il y a quelques années un moratoire pour le nucléaire civil de 25 ans, lequel en France est au programme de certains groupuscules écolos et même des Verts sous une forme édulcorée. J'ai toujours pensé que la mesure était terriblement hypocrite: soit le nucléaire est le diable absolu aucun cas il faut l'interdire tout de suite, sinon qui se souviendra du nom du Ministre auteur du moratoire, qui se souviendra du nom de Joska Fischer et des débats qui avaient prévalus pour conduire à cette décision.

Ce mutisme est directement lié à l'embarras que constitue le lien évident entre les deux décisions. En d'autres termes, derrière le cache-sexe de l'éolien et du solaire, l'Allemagne est obligée de construire des mastodons industriels qui quelque soient les progrès techniques évidents (lit fluidisé, etc...) vont projeter des megatonnes de CO² dans l'atmosphère pour faire face à sa décision de ne pas produire de l'électricité qui n'émet pas de GES.

Ce véritable scandale médiatique et sémantique arrange bien tout le monde: l'Allemagne qui peut continuer à donner la leçon et ses alliés objectifs en France qui peuvent en toute impunité continuer sur les mêmes travées sans que personne ne prenne conscience des conséquences des choix qui en résulteraient.

C'est ce que m'inspire d'abord la représentation médiatique du Grenelle où la question d'évacuer le nucléaire est évoquée comme allant de soit sans que les données du problème ne soient jamais mises sur la table: questions beaucoup plus importantes selon que les questions que vous vous posez sur la sincérité du gouvernement.

Mais il s'agit de toute la méthode: le traitement des OGM relève de la même escroquerie intellectuelle.

Ce que j'attends de vous c'est de vous attaquer au fond des problèmes et non à l'écume des choses.

A bientôt

NB Merci à Bjorn LOMBORG pour sa contribution au chapitre sur les ours polaires.

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