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Comme un goût de strange fruit...

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Tombé sur ceci ce matin, ça m'a donné envie de remonter une des excellentes chroniques du site.
Le lien renvoie vers un éditorial du NY Times (en anglais donc) qui raconte comment une association luttant pour les droits civiques cherche à faire reconnaitre et commémorer les lynchages qui ont eu lieu dans certains états du sud des Etats Unis entre 1850 et 1950 (à la louche). Et discute de l'importance que ces lynchages ont toujours de nos dans l'inconscient américain et certaines inégalités dont souffrent encore la population noire, notamment dans le comportement de la police.
Bref, je me suis dit que ça pourrait en intéresser quelques un (quelques uns ? ).
Une question me vient : faut-il vraiment que nous passions un temps infini à commenter tout ce qui se passe aux Etats-Unis, que ce soit pour les présenter comme un exemple ou comme un contre modèle ?
Je pense que le racisme est une toile de fond supplémentaire au problème.

Parce que le vrai problème, c'est que des gens soient armés et se décident eux-mêmes justiciers. A partir de là, tout peut arriver.
Et en l'occurence, le pire est arrivé. La mort d'un jeune homme.
Evidemment, que ce beauf ait été raciste et ait décidé que celui-là, ce jeune noir, ait été une victime désignée, et qu'ensuite les policiers aient décidé qu'il avait eu raison de faire ce qu'il avait fait, est une preuve de racisme de plus.

Mais le fait même que pour finir, le meurtrier passe au tribunal est la preuve que tout a changé depuis les années 50. Pour le meilleur, et même si la violence dans le sud des Etats-Unis se manifeste de façon différente.

Au moins que la lumière soit faite sur ce qui s'est réellement passé. Après tout, nous n'en savons rien.

Je pense en plus que l'habillement du jeune homme avait une incidence, même si évidemment, ça n'excuse rien.
Dans les année 80, j'habitais à Abbesses/Pigalle. Il faut savoir que les flics du 18ème avaient une réputation d'énorme racisme, et j'ai assisté à des scènes, heureusement sans conséquences, qui le prouvaient sans l'ombre d'un doute.
Mon ami, qui vivait avec moi, était nigérian, étudiant en architecture. Il s'habillait très cool, comme un étudiant en architecture lambda, en plus il venait d'un milieu très aisé, et ça se voyait. En plus, il était grand, costaud, et vraiment, avait l'air de quelqu'un de très gentil. Et edo, donc noir foncé.

Or, il disait que jamais il n'était arrêté pour un contrôle. En dix ans, jamais. Même pas à Pigalle.
Plus tard, il est devenu adjoint au maire de Saint Brieuc, donc le problème ne s'est plus posé du tout.

J'en avais conclu que la façon de s'habiller avait une grande importance pour les gens qui se soucient d'ordre. Le fait de s'habiller racaille a une importance et cristallise la suspicion, plus encore que les caractèristiques physiques pures.
D'ailleurs, un de mes amis bretons qui habitait en banlieue, avait décidé de ne plus se mettre en sweat à capuche parce que la nuit, il était contrôlé systématiquement.
Alors, ce ne sont que des expériences personnelles, mais pour moi, il y a aussi un racisme anti-populaire, qui se manifeste par l'habillement, qui est aussi indéniable.
M. Korkos ,vous nous offrez chaque semaine de magnifiques chroniques.je vais modestement payer partiellement ma dette en recommandant la lecture du livre admirable de Richard Powers "Le temps où nous chantions" ( 10/18;livre découvert grâce au blog de pierre assouline "la république des livres")
Oupss, ( j'ai des 'renvois' ) je digère mal avec tes conneries...
gamma
Un goût d'Emmet Till, sinon.
Même histoire, même sanction. Gosse de 14 ans qui siffle et draguotte une blanche.
Quelques jours plus tard, son mari accompagné d'un ami, le lynchent, lui arrachent les yeux, lui tirent quelques balles, et le jettent plus ou moins vivant avec un poids accroché autour du cou avec du barbelé.

La mère a tenu à ce que le cercueil reste ouvert tant son fils était méconnaissable, malgré les efforts des embaumeurs.
Look at what they did to my son.

Les types ont été acquittés au cours d'un procès qui a duré une heure.

Il y aurait environ 2000 autres fruits pourrissant dans les marais du Delta. Je ne pense pas qu'ils swinguent ceux-là.
Que pouvait bien faire un afro-américain en "hoodie" dans une "closed communauty" gardiennée par un hispanique au nom à consonnance juive ?
C'est l'amérique, man!

Trayvon Martin portait un sweat à capuche. C'est ce qui, semble-t-il, en faisait un délinquant aux yeux de Georges Zimmermann.
On reconnaît l'argument du violeur dont la victime est une salope habillée de façon provoquante.
Plus bégninement (croît-on) c'est aussi l'argument pour les contrôles d'identité "au faciès"
ou pour les mises en garde à vue "d'islamistes présumés".
Un article très émouvant. Très juste, comme toujours. Merci.
donc le noir et blanc, nous rapportes à cette époque des années 50/60, alors le hasard n'est pas sûr, si j'étais l'éditorialiste, j'aurais exiger le noir et blanc, afin de rappeler cette période, mais la réponse fut contraire afin d'éviter toutes polémique, c'est dérangeant pour nous, j' imagines pour les générations actuelles en Amériques, qui n'ont pas connus cette ségrégation, c'est un procès attendus pour tous les américains qui se respectes.
Dans la série noir et blanc avec des hommes de loi qui posent assis et debout,
il ya aussi celle ci :

http://www.playbill.com/images/photo/b/u/buckley2.jpg
Trouvé dans un journal des années 50.1950, hein, pas 1850.

En Caroline du Sud

Deux enfants noirs punis pour avoir embrassé une fillette blanche.

WASHINGTON. — Le Président Eisenhower a été informé jeudi par le président de l'Association pour le Progrès des Gens de couleur de Monroë (Caroline du Nord) que deux enfants noirs âgés de 8 et 9 ans avaient été envoyés dans une maison de correction pour avoir embrassé une fillette blanche.

Dans son télégramme, le président de l'Association demande au Chef du Gouvernement américain de lui dire quand les noirs peuvent espérer voir appliquer le quatorzième amendement à la constitution qui proclame que tous les citoyens jouissent des mêmes droits civiques.

L'attaché de presse du président Eisenhower a annoncé que ce télégramme était parvenu à la Maison Blanche et s'est refusé à tout commentaire.
Admirable chronique.Poignante présence de Billie Holliday.Je rappelle à tout hasard le documentaire d'un réalisateur français " un coupable idéal" consacré à un jeune Noir faussement accusé de meurtre.
L'imposition, avant les logiciels, est un truc à rendre fou. Le format de la feuille de papier à imprimer, le format d'une page, le nombre de pages, le pliage, le massicotage, qu'un livre finisse avec les pages rangées 1, 2, 3,... 542, c'est surnaturel. En plus google renvoie sur des histoires de percepteurs, c'est pas de notre faute si on ne peut pas comprendre l'imposition.

une courte vidéo sur "surfing usa" les beach boys finiront bien par payer des droits à Chuck Berry, j'aimerai bien savoir quand.
http://www.youtube.com/watch?v=hr-Jv2GorRg
La question du crime raciste est au centre du débat judiciaire, pas juste symbolique: c'est ce qui permettra - ou non - qu'il y ait procès fédéral, et pas seulement en Floride.
D'où la ligne de défense de Zimmerman: n'étant pas blanc, selon les catégories US, mais Hispanic, il ne serait pas pensable qu'il ait voulu s'en prendre à un "minoritaire" en tant que tel...

L'humoriste Jon Stewart, il y a qq jours, a bien montré le ridicule de ces catégorisations: "Un Latino à nom Juif qui tue un Noir, c'est louche..."
les nuées de charbon sur tes banlieues en deuil
non ce n'est pas la suie de ma peau
souillant la lumière des hommes
c'est la cendre de mes os calcinés
dans l'incendie des lynchages

l'acier de tes buildings coule
dans mes muscles de bronze
car je porte sur mes épaules
tout le poids du Nouveau-Monde

je suis l'ombre de ton corps
la nourrice aux mamelles de nuit
dont le lait enrichit la vigueur de ton sang
la pâleur de ton teint
– tu ne peux te défaire de moi

j'ai la fureur des amants éconduits
j'implanterai mes dents
dans ta chair lumineuse
ô terre de viol
terre d'injustice
et d'avenir
je briserai ton échine –
si fragile entre Colon et Panama
je nouerai autour de ta taille arquée
une étroite ceinture d'incandescence
de convoitises

ma voix
– celle de Césaire et de Mac Kay
de Robeson et de Guillen
sera plus forte que ton orgueil
plus haute que tes gratte-ciel
car elle jaillit des sombres entrailles de la souffrance
Amérique

Guy Tyrolien Balles d'or (Paris: Présence Africaine, 1961)
Légitime défense :
puisqu'il y a 3 fois plus de Noirs que de Blancs en prison ( en proportion des populations globales etazuniennes) est bien la preuve qu'ils sont plus violents, non?
Donc légitime de shooter tous les Noirs qui croisent votre route.

CQFD
Légitime défense, quand on arpente son lotissement avec un colt et qu’on flingue un gosse armé d’un sac de bonbons, faut oser.

Zimmermann fait partie de cette sale catégorie d’Etazuniens auto-chargés de faire la loi en fourrant au besoin leur nez dans les affaires des autres.

Comme cette punaise de sacristie qui avait fait envoyer un gosse de sept ans d’origine suisse en taule car elle l’avait vu, cette salingue, baisser la culotte de sa petite sœur. Préférons ne pas savoir ce que le gosse a subi en prison pendant les semaines qu’il y a passées. Une fois leur garçon sorti de sa geôle, les parents ont fui ce pays de fous.

Moins grave : cette famille de tourdumondistes, arrêtée près d’un point d’eau en Californie si belle, si cool : les cops qui arrivent sirène hurlante, qui plaquent le père au sol pour le menotter, qui obligent la mère et les enfants à se calfeutrer dans leur camping-car pendant qu’ils emmenaient le père se faire éplucher du haut en bas au commissariat.

Tout ça parce qu’une vieille taupe planquée derrière ses rideaux avait juré aux cops qu’il y avait un voleur de robinets près de ses jupes moisies.

Ces premiers prix de vertu devraient se rappeler l’évangile, l’histoire de la femme adultère. Quand les Pharisiens amènent à Jésus une salope* pour qu’elle soit lapidée (pas le salaud, quand même, hein, il y a des limites). Que Jésus leur dit ok, on y va, et que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. Et que ces gros connards se barrent un à un. En commençant parles plus vieux : comme quoi il y avait de ‘l’humour dans cet évangile.

(Quelle dignité dans les visages de la famille de Trayvon)

*Ironie, aukazou...
le noir et blanc est peut-être dû à une contrainte, mais c'est un effet réussit pour saisir la permanence des comportements racistes aux US (et ailleurs).
le rapprochement avec les tableaux est assez saisissant, et probablement pas innocent dans le choix de cette photo particulièrement.

Strange Fruit, magnifique chanson qui vrille toujours le cœur
Non, le temps des strange fruits n'est pas si lointain. Et notre écœurement, lui, bien présent.

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