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Assises du médicament : transparence...à huis clos

Chaud l'ambiance aux Assises du médicament ! Un participant à ces Assises a tenté de filmer une séance d'un des six groupes de travail mis en place par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Mais il s'est attiré les foudres des organisateurs qui ont interdit que les débats soient filmés malgré les demandes répétées de la revue Prescrire, qui participe à ces Assises. La scène s'est déroulée mardi 8 mars, au cours d'une séance du groupe 4, censé réfléchir sur la mise en place d'une "information indépendante, transparente sur les produits de santé auprès des professionnels de santé et du grand public". L'incident est révélateur de la tension qui entoure ces Assises: dans un premier temps, il n'était même pas prévu que la liste des prticipants soit publique !

Derniers commentaires

L'iGAS vient de publier un nouveau rapport, cela vaut bien une petite piqûre de rappel. Depuis janvier et la célèbre affaire du Mediator-terminator, tout reste à faire... alors parlons-en!


[large]L'IGAS persiste et signe: le système de santé français est malade...complètement malade![/large]


Après avoir déjà été très critique à l'égard du système de santé français dans la foulée de l'affaire du Mediator en janvier dernier, l'Inspection générale de affaires sociales (IGAS) en remet une couche dans son nouveau rapport publié ce lundi 21 juin 2011.
L'IGAS dénonçait déjà au début de l'année la « désinformation » pratiquée par les laboratoires Servier auprès des autorités publiques quant aux effets du Mediator. Le géant pharmaceutique avait en effet tout mis en œuvre dans sa stratégie de communication pour minimiser les caractéristiques anorexigènes (coupe-faim) de ce fameux médicament sachant pertinemment que des molécules de la même famille pharmacologique que le Benfluorex (principe actif du Mediator), telle la fenfluramine, avaient été reconnues toxiques et promptes à développer de l'hypertension légitimant ainsi la suspension de leur autorisation de mise sur le marché (AMM) dès 1997. L'IGAS estimait en janvier dernier que les laboratoires Servier avaient en outre bénéficié du laxisme et d'une « tolérance excessive » de l'agence du médicament (AFSSAPS) chargée d'évaluer les risques sanitaires des médicaments et de délivrer les AMM. Et les experts de l'Inspection d'ajouter alors que la mise en place de la politique de déremboursement du Mediator par les pouvoirs publics avait été désastreuse compte tenu de l'inefficacité avérée de ce médicament contre le diabète.

Le rapport publié lundi dernier va plus loin et met en avant les failles immenses de notre système de santé qui ont rendu possible l'affaire du Mediator. L'IGAS y dresse un tableau sans concession et pointe du doigt le désengagement progressif de l'État.
Pour éviter d'autres Mediator et mettre en place un réel système objectif d'évaluation des risques du médicament, l'IGAS propose de rééquilibrer le rapport de force entre l'AFSSAPS et l'industrie pharmaceutique. Les expertises et les données recueillies par l'Agence du médicament sont basées essentiellement sur de l'expertise externe et l'Agence dépend trop fortement des informations de l'industrie pharmaceutique. En outre, l'AFSSAPS ne dispose pas de prérogatives assez fortes pour pouvoir imposer sa volonté aux industriels du médicament. Ces derniers peuvent légalement retarder la mise à disposition d'informations essentielles et ne sont pas obligés de transmettre certains résultats négatifs concernant des études préalables à la commercialisation d'un médicament. On en arrive ainsi à cette situation dangereuse où les labos ne transmettent pas tous les essais cliniques réalisés concernant les effets indésirables des médocs qu'ils souhaiteraient commercialiser. L'IGAS préconise donc de permettre à l'AFSSAPS de disposer de moyens considérables pour avoir accès à tous les documents des industriels en les forçant si nécessaire et surtout de développer au sein de l'Agence une expertise interne indépendante de l'industrie pharmaceutique avec de vrais experts qui ne soient pas en même temps employés par un labo comme c'est le cas trop souvent.
De même, l'IGAS s'étonne que le principe de précaution ne soit toujours pas appliqué avec une rigueur plus grande et déplore que le doute bénéficie aux industriels et non aux patients. En témoigne le nimésulide, antiiflammatoire responsable d'effets indésirables hépatiques qui n'est plus remboursé depuis janvier 2011 suite à la décision de la Commission de la transparence mais qui reste malgré tout disponible sur le marché.

Enfin et cette recommandation n'est pas des moindre, l'IGAS suggère d'interdire la visite médicale qui « joue un rôle pervers, inflationniste et contraire à la santé publique ». En effet, comme le signalait l'Inspection dans un rapport publié en 2007, plus de 95% des médecins reçoivent des visiteurs médicaux dans leur cabinets. Ces visiteurs sont chargés officiellement d « 'informer » les médecins sur les meilleurs médicaments à prescrire face à tel ou tel symptôme. Problème, ils sont tous employés par l'industrie pharmaceutique et ont surtout pour rôle de promouvoir les médicaments commercialisés par leur employeur et en priorité les médicaments brevetés qui rapportent plus que les génériques mais qui coûtent bien sûr davantage à la sécu. Au travers de primes qui peuvent atteindre jusqu'à 30% de leur salaire s'ils parviennent à convaincre les médecins de prescrire les médocs de leur labo, les visiteurs sont donc clairement poussés à entretenir la spirale inflationniste. L'IGAS recommande donc la création d'un Organisme public d'information sur le médicament qui puisse briser cette logique marchande.

Depuis plusieurs années, la critique du système de santé français commence à se faire entendre et perce doucement, certainement trop doucement. L'IGAS a multiplié les constats alarmants et les recommandations pour en finir avec cette logique qui risque de conduire au désastre financier (le trou de la sécu se dilate) et sanitaire (le Mediator nous l'a rappelé). Il ne reste plus qu'à espérer que l'État français entende l'appel appuyé de l'IGAS et se rende d'urgence au chevet de ce grand malade de système qui gémit depuis trop longtemps: « T'entends, je suis malade! ».
Ils n'ont pas les moyens de filmer trois-quatre débats en même temps.
Le foutage de gueule n'a aucune limite...
Le Docteur Dupagne (généraliste) est à l'exact opposé du Docteur Valencien (Urologue). Pour information, ce docteur Valencien est à l'origine du rapport qui sert de justification à la fermeture des dizaine de service de chirurgie à travers la France et l'auteur du livre dont le titre se suffit à lui-même "La santé n'est pas un droit".
Je crois que les labos et leurs lobbies ne sont pas prêts à perdre leur statuts de privilégiés car c'est bien là qu'ils "font la santé et qu'ils la

défont dans les instances gouvernementales, censées être "pour la Santé Publique" mais comme de plus en plus celle-ci s'efface face à la

puissance de ces lobbies, avec l'aval du gouvernement, elles estiment avoir tous les droits et les prend ! Lamentable pour le meilleur système

de soins du monde ...Qui est bien fragilisé maintenant !
Le gouvernement apparait pieds et points liés aux lobbies pharmaceutiques.
Il s'agite pour donner le change, mais ne fera rien pour changer l'organisation en France de la distribution des médicaments.
Formation et information des prescripteurs resteront aux mains des labos qui ont beaucoup d'argent, grâce à la vente des médicaments, dont une grande partie est inutile voire dangereuse.
Et les affaires types Mediator vont se reproduire ...

Bertrand et Bachelot pourraient-ils être poursuivis pour mise en danger de la vie d'autrui (de la population, en fait, pas moins) à cause de l'organisation de cette mascarade ? A cause des décisions qu'ils devraient prendre et qu'ils ne prendront pas?
Les bras m'en tombent. Je ne sais pas quoi dire. C'est trop "trop".
Xavier Bertrand ou l'hypocrisie faite homme.
L'interview était dans son entier édifiante. Roselyne Bachelot et de Xavier Bertrand ont été habillés pour l'hiver. Merci! Je ne sais pas si ça sert à quelque chose mais en tout cas ça fait du bien. Merci à Pascal Clark (formée chez ASI d'ailleurs) et à ses invités.
C'est incroyable, ils ce foutent gentiment de nous, entres gentlemans faux culs.

vite une caméra caché ou un micro espion merde !

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