Les médias couvrent Delon en large
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Les médias couvrent Delon en large

La presse tient son premier feuilleton médiatique de l'année

Tous les samedis, l'édito médias de Pauline Bock, envoyé la veille dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !

Alerte info ! Une famille se déchire autour de la succession d'un vieux monsieur ! (Et ce n'est pas celle du fictionnel clan Roy de la série de HBO, dont nous vous parlions dans l'émission en juin dernier.)

Le 4 janvier, le parquet de Montargis a classé sans suite deux plaintes déposées en juillet par les trois enfants d'Alain Delon et sa dame de compagnie : les premiers accusant la seconde de "harcèlement moral", "violences volontaires et séquestration sur personne vulnérable", et "abus de faiblesse", elle répondant par une plainte pour "dénonciation calomnieuse". Depuis, la presse people - pardon, la presse française - a déniché son premier feuilleton de l'année, et s'en donne à cœur joie.

Si
vous avez la chance de ne pas recevoir les différentes notifications du Parisien, qui a lancé quatre "ALERTE INFO" sur le sujet en moins de 24 heures, résumons : le fils aîné, Anthony Delon, a annoncé dans Paris Match avoir déposé une main courante contre sa soeur, Anouchka, qu'il accuse d'avoir dissimulé les résultats négatifs des tests cognitifs de leur père. Ce à quoi Anouchka a répliqué en portant plainte pour diffamation et harcèlement contre Anthony. Dans la foulée, Alain Delon a également porté plainte contre son fils aîné, pour diffamation contre lui et sa fille.

Si
les déboires familiaux d'une star de cinéma dont le dernier film remonte à plus de dix ans vous importent peu, tant pis pour vous : vous saurez tout quand même. Le Parisien est allé parler, "en off", aux "spécialistes de la tribu" et pose les grandes questions : Anouchka, la "fille chérie", est-elle "ange gardien ou redoutable manipulatrice" ? "Le clan Delon à l'épreuve", clame la Une du journal ce 5 janvier, quitte à reléguer l'autrement plus important article "Immigration : contrôle des frontières, expulsions, coûts... l'action de l'Etat jugée sévèrement" à un encadré discret en bas de page.

Dans la surenchère Delon, les autres médias ne sont pas en reste. À grands renforts du champ lexical de la guerre ("passe d'armes", "la guerre fait rage", "la querelle flambe"), le Figaro vous aide à "tout comprendre aux affaires qui agitent le clan Delon". BFM vous raconte les coulisses de l'entretien d'Anthony Delon à Paris Match. Qui est d'ailleurs l'invité spécial de L'Heure des pros sur CNews et l'assure : "Ce n'est pas une affaire de succession ni d'héritage". Capital vous explique que l'héritage d'Alain Delon, qui favorise sa fille, est "une disposition parfaitement légale". Mais arrêtez tout, revoici une alerte info : l'acteur pourrait être mis sous protection judiciaire car son discernement est "totalement aboli", annonce le procureur de Montargis cité dans le Parisien, qui n'a jamais tant couvert les actus police-justice du Loiret. Le journal vous fait le "récit d'une journée où le clan Delon s'est disloqué" et est même allé interviewer le biographe de l'acteur pour qu'il "apporte son éclairage" (Gros scoop : "C'est le début d'une bataille pour l'héritage"). Libération résume l'affaire en un sous-titre : "Schmilblick". Bien dit.

2024 promet Delon débats passionnants. Bonne année quand même.


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