Le feu ça brûle et les tempêtes ça gronde
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Le feu ça brûle et les tempêtes ça gronde

Tous les samedis, l'édito médias de Pauline Bock (exceptionnellement signé Alizée Vincent), envoyé la veille dans notre newsletter hebdomadaire gratuite, Aux petits oignons : abonnez-vous !

L'actualité super guillerette du moment est l'occasion de réécouter un classique des années 90. Un hit sorti il y a vingt-six ans et manifestement toujours d'actualité : "Le feu ça brule et l'eau ça mouille" de Charly et Lulu. Car le passage de la tempête Ciaran dans le nord-ouest cette semaine et celui de la tempête Domingos dans le sud ce week-end est l'occasion pour les médias de rappeler que la tempête, ça gronde.

Dans la bouche de riverains ou riveraines, on découvre par exemple le scoop à France 2. "On a quand même souvent des gros coups de vent mais là c'est assez balèze", dit-l'un. "Il faut vraiment se tenir car quand il y a des grosses bourrasques, on est vraiment emporté", témoigne un autre, en simple veste en jean devant le bord de mer. "C'est beau à regarder quand même, mais c'est dangereux", constate un autre.

La chaîne publique n'oublie pas de rappeler que les habitant·es ont eu du mal à dormir (certain·es ont même mis des boules quiès, entend-on par ailleurs sur France info !). Comme un monsieur, qui témoigne de sa "très mauvaise nuit, c'est sûr, parce que bon, on se pose des questions, et c'est très bruyant. On se dit «le pire est passé» et c'est encore plus fort... et c'est encore plus fort". Un compte humoristique sur X (ex-Twitter), suivi par de nombreux et nombreuses journalistes et souvent peu tendre envers les médias - Johnny Baudelaire - ne s'est pas privé de railler le procédé. Procédé qui n'est pas l'apanage de France info. Très, très loin de là. À noter aussi que le journal mentionne tout de même que des records ont été battus, avec des vagues de 21 mètres de haut et des vents à plus de 200 km/h. Et que le service public fait (un peu) le lien avec la crise climatique.

TF1, de son côté, nous a rappelé un autre classique : le fameux "faites ce que je dis, pas ce que je fais". Avec un journaliste en duplex, à quelques mètres de la mer déchaînée, dans le Pas-de-Calais. Le petit chanceux peine à rester debout tant le vent souffle. L'image saute et le micro menace de tomber. Lui, en même temps, prévient : "La préfecture rappelle toujours les mêmes consignes. Éviter au maximum les déplacements. Rester chez soi." L'exercice de haute voltige (physique et journalistique) a inspiré à un confrère, rédacteur en chef au journal Drômois L'impartial une pensée : "Dieu merci j’ai choisi presse écrite à l’école". Ceci dit, nul besoin de s'acharner sur la chaîne. Ses concurrentes font bien de même.

Ciaran a fait dix morts en Europe. En France, au moins deux morts et seize blessé·es. Avant leur fameux refrain, Charly et Lulu chantonnaient : "Lorsque vient la nuit, c'est vrai que l'on ne voit plus rien du tout. Et pour chasser l'ennui, moi je suce des cailloux". La télé devrait peut-être s'en inspirer.

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