Zemmour à Marseille : un long dimanche érectoral
Et donc, après le gifleur de Macron, il y eut le doigt de Marseille. Allons enfants ! BFMTV a retrouvé la Marseillaise, qui a fait un doigt d'honneur à Zemmour, et à qui Zemmour a renvoyé son doigt, assorti du commentaire : "Et bien profond."
C'est une sympathisante de La France insoumise. Enfin, disons qu'elle "se présente comme une sympathisante de La France insoumise"
, précise, prudente, Aurélie Casse, de BFMTV. "Votre démarche était spontanée ?"
lui demande-t-on. Sait-on jamais ? Et si ce doigt était un complot digital, ourdi dans une épicerie tapie dans l'ombre par une "cellule doigt" ? Et elle : "J'ai pas réfléchi, je l'ai fait parce que c'est une personne qui me déplaît."
Hélas hélas hélas : un photographe de l'AFP était là. Sur les réseaux sociaux, le doigt se dressa tout un long dimanche érectoral.
Funeste voyage à Marseille. Priorité au direct : BFMTV est à la gare Saint-Charles, pour voir embarquer le doigteur, direction Paris, protégé par un rideau de policiers, hué par quelques dizaines de militants antifas. Priorité au direct : BFMTV est à la descente du TGV, gare de Lyon, pour acter que le voyage de retour n'a inspiré au coupable pas un doigt de remords. L'émotion médiatique trace de curieuses frontières à la bienséance politique. La xénophobie, le racisme, oui. Mais dans les limites de la courtoisie, et de "l'incarnation"
nécessaire !
"Un geste de racaille"
, tranche sur BFMTV Robert Ménard dès le dimanche soir. Car le doigt n'eût été qu'un fier doigt innocent, une provoc' décomplexée de plus, sans le contexte
. Et le contexte
est au lynchage, comme le résume , toujours sur BFMTV, Natacha Polony, reprenant la vieille formule de Jean-François Kahn : "On lèche, on lâche, on lynche."
C'est Le Pen (Jean-Marie), menhir de sagesse infinie, qui a lâché le premier, le 16 novembre, dans une interview à Christine Clerc pour le Télégramme
: "Il a brûlé ses cartes sans s'en rendre compte. Marine, elle, a du métier."
Ménard, Villiers, lâchèrent dans la foulée. Depuis, tout est nul. Vous avez aimé la surprise médiatique Zemmour ? Vous allez adorer le lynchage Zemmour. "L'hommage" bâclé aux victimes du Bataclan ? Décrété nul après quelques jours de réflexion. Le procès intenté à Closer
pour avoir révélé la grossesse de sa compagne Sarah Knafo ? Un scandaleux attentat contre la liberté de la presse. L'interminable suspense de la candidature (il parait que c'est pour aujourd'hui) : nul. Il est agressif. Il fait peur. Et le pire, figurez-vous : au fond, ce n'est qu'un polémiste de studio. Admirons-les, à deux doigts de découvrir qu'il est d'extrême-droite.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous