Vaccins : cruautés de la presse étrangère
Le matinaute
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chronique

Vaccins : cruautés de la presse étrangère

Dans la confuse guerre commerciale des vaccins, on écoute chaque matin, sur France Culture, la revue de presse internationale de Camille Magnard comme nos grand parents, volets clos, tentaient de capter la BBC pour décrocher les dernières nouvelles du front de l'Est. Ce matin, c'est le blocage par le nouveau chef du gouvernement italien Mario Draghi -avec le soutien de l'UE- de 250 000 doses de vaccin AstraZeneca à destination de l'Australie, qui occupait l'essentiel de la rubrique. Colère de la presse australienne, fureur d'une partie de la presse britannique, nous donnent de l'événement une image bien différente que les quelques factuels articles de la presse française.

Alertés, il faut remonter le temps -merci à l'excellent système de liens internes du Monde- pour comprendre que ce coup de sang couve depuis plusieurs semaines. Depuis que AstraZeneca a réduit unilatéralement ses livraisons à l'UE, et que cette dernière, en rétorsion, l'a menacé de bloquer ses exportations. Rien ne vaut cependant la presse étrangère, pour prendre la mesure du désastre vaccinal français, en comparaison des pays voisins.

A noter que l'infographie du Monde, sur la base des mêmes données, est tout de même visuellement moins cruelle pour l'UE, comparée à la Grande Bretagne.  

Le protectionnisme européen sur AstraZeneca ne prend cependant tout son sens que relié au rappel de la manière dont l'Europe s'est elle-même tirée une balle dans le pied avec ce vaccin britanno-suédois, en le dénigrant initialement de toutes les manières possibles. Fin janvier, sans aucune donnée scientifique, Emmanuel Macron  expliquait que le vaccin était "quasiment inefficace" pour les personnes âgées. "Si ce vaccin m'est proposé, je le prendrai" rétropédalait un mois plus tard le même Macron, alors que la presse française l'ensevelissait sous les éloges pour sa boulimie de lectures scientifiques. Entretemps, on avait appris que devant la réticence des vaccinés, seules 25% des doses d'AstraZeneca livrées à la France étaient utilisées, ce qui amenait le gouvernement, touché par la grâce, à l'autoriser aux "65-75 ans avec comorbidités". S'informer est un métier à plein temps.



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