Trocadéro : Carnavalls sur les plateaux
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chronique

Trocadéro : Carnavalls sur les plateaux

Pour la première fois, le voici lui-même attaqué pour laxisme.

D'habitude, c'est toujours aux gauchistes, aux défenseurs des Roms, aux avocats du récépissé, aux belles âmes, à la racaille laxiste en un mot, que Valls fait face. Son impassibilité, son inébranlablitude de premier flic de France font alors merveille. Renversement : pour la première fois, après la privatisation temporaire du Trocadéro par l'émirat footballistique du Qatar, et l'émeute urbaine qui s'ensuivit, voici Valls-la-matraque mis en cause pour mollesse. Lui ? Lui.

Valls attaqué pour sa mollesse, c'est proprement irreprésentable mentalement. Imaginons Cahuzac attaqué pour son sens de l'éthique, Hollande pour la fermeté de ses convictions, Mélenchon pour son urbanité avec les reporters, Guéant pour sa rigidité morale, Sarkozy pour sa timidité, Fillon pour son courage, Bachelot pour sa discrétion. Imaginons. On n'arrivera pas à la cheville du carnavalls qui se déroule sur les plateaux depuis 24 heures.

Manifestement, le logiciel est déréglé. Sur son flanc gauche, le ministre est blindé. Sur son flanc droit, il n'a pas prévu de protection particulière. Bug majeur, et en direct. "Selon plusieurs témoignages, les CRS ont quitté la place du Trocadéro à 20 heures 30", lui dit Gilles Bouleau, de TF1. Valls fait semblant de ne pas entendre, réitère les chiffres officiels des policiers présents sur place (mais sans préciser combien étaient effectivement au Trocadéro, et combien étaient affectés à la surveillance de l'Elysée et de Matignon). Puis il reprend son refrain sur les sanctions contre les casseurs, qui devront être impitoyables. Bouleau revient à la charge à propos de la fameuse scène du détroussage du bus de touristes, sur fond de tour Eiffel, qui tourne en boucle sur BFM depuis 24 heures. "Les CRS étaient à cinquante mètres, ils ne sont pas intervenus", accuse Bouleau. Même surdité du ministre, qui ne pense manifestement qu'à une chose: sauver la peau de son préfet de police. Il n'a pas entendu la question que la France entière vient d'entendre, et n'oubliera pas. La faille est ouverte, où on ne l'attendait pas.

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