Trierweiler, Merah : sidérations sans effet
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Trierweiler, Merah : sidérations sans effet

Ô surprise ! Il n'y aurait pas eu "d'effet Tweet".

Le "trierweilergate" n'aurait pas eu d'effet sur les intentions de vote au second tour des législatives. C'est France Inter qui le découvre ce matin, à la lecture de l'ultime sondage, commandé par la station. Délicieuse surprise de France Inter, qui ne nous surprend pas. La petite tribu écervelée de la bulle s'imagine toujours les citoyens à son image, tournoyant comme girouettes dans l'ouragan, oubliant le lendemain les vérités de la veille. Que croyaient-ils ? Comment s'imaginent-ils les conversations, le soir, à la table familiale ? "Mon Dieu, ce Tweet de Trierweiler ! Quelle horreur ! Quel désordre nous promet donc ce pouvoir socialiste ! Votons donc finalement pour Morano et Copé. La maison sera tenue".

Pas "d'effet Tweet", donc, comme en avril, il n'y avait pas eu "d'effet Merah" sur les sondages présidentiels. Malgré le matraquage, plusieurs jours durant, sur la traque et la mort de Merah, les intentions de vote étaient restées remarquablement stables. Ce non-effet avait d'ailleurs suscité la même surprise de la classe édito-sondagière, qui en attendait confusément une remontée de Sarkozy.

Certes, les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs, "achètent" ces histoires. Si l'Obs a changé cette semaine sa couverture en catastrophe pour y arborer la photo de Trierweiler, si BFM avait cassé en avril sa grille de programmes pour étirer le feuilleton Merah comme un chewing-gum, c'est à la fois parce que les journalistes sont eux-mêmes sidérés, et qu'ils ont la conviction que la sidération est vendeuse. En quoi d'ailleurs ils ne se trompent pas. Et si cette sidération a un arrière-goût d'angoisse, c'est encore mieux. Les médias vendent de la peur, comme le rappelle opportunément Michel Serres à Judith, dans une de nos émissions de la semaine. Effroi du terrorisme à la sortie de l'école, effroi d'un désordre aux conséquences imprévisibles dans le couple présidentiel, dans des registres différents, se rejoignent. Mais quelle surprise décidément: il n'y a pas de connexion entre cette impulsion d'achat des consommateurs d'information, et l'acte de vote. Autrement dit, il reste à quelques citoyens une part de cerveau non disponible. Nouvelle plutôt rassurante. Donc, désolé, pas vraiment vendeuse.

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