Libé, évitez de lire Libé. Lisez plutôt Le Monde. Vous y apprendrez que le co-gérant Philippe Nicolas a été débarqué hier par les actionnaires (pour le rattrapage sur les convulsions du malade, notre émission est ici). Apparemment, le débarqué était favorable à un dépôt de bilan du journal. Les actionnaires non. Quant à la présidente du conseil de surveillance, Anne Lauvergeon, vous apprendrez dans Le Figaro qu'elle a claqué la porte. Vous n'y comprenez  rien ? Rassurez-vous. Comme dans toute Apocalypse qui se respecte, personne n'y comprend rien. Les explications viendront bien assez tôt.

Si vous voulez des nouvelles du Monde, évitez de lire Le Monde. Lisez plutôt Le Figaro. Vous y apprendrez que la direction a décidé de marcher résolument vers le Web, manière Web ou crève, meilleure façon de motiver les journalistes à la transition numérique. S'imposer le Web comme une cure d'huile de foie de morue, il n'y avait que la presse française pour y penser. Elle le fait. Applaudissons. Accessoirement, il semble que la pauvre rubrique "Planète" soit au nombre des futures victimes. Admirable opiniâtreté de la direction du journal. On en avait marre, de ces écolos qui rasaient tout le monde avec Notre Dame des Landes et qui, malgré la suppression de leur rubrique, étaient encore parvenus à sortir un scoop l'autre semaine sur le remplacement des centrales nucléaires par...des EPR.

Enfin si vous voulez des nouvelles de Serge Dassault, évitez comme d'habitude de lire Le Figaro. Lisez plutôt  Le Monde, qui a donné la parole à un fils admirable, ou Libé, qui suit sa garde à vue en temps réel. L'ensemble de ces lectures vous donnera une information assez complète, et vous convaincra de ne pas désespérer de la presse traditionnelle.