Radio : pauvres clowns...
chronique

Radio : pauvres clowns...

Il y a quelque chose de surhumain dans le sacerdoce de clown médiatique. Survient chaque jour à heure fixe un moment où sa colère, sa peine, ses humiliations, sa honte, sa révolte, son désir de meurtre, il faut les transformer en blagounettes, tout investir dans son clown. Pauvre clown ! On sous-estime trop à quel point c'est quelque chose de surnaturel, de surhumain en tous cas. Mais c'est le déploiement de cette énergie surhumaine, qui donne sa saveur à l'exercice. Bravo l'artiste, show must go on, etc. 

Humoriste des mercredis de la matinale de France Inter non reconduite à la rentrée prochaine, Nicole Ferroni n'a pas été virée. Ça ne se passe pas toujours à la Didier Porte, ou à la Stéphane Guillon. Viré ou pas viré : c'est parfois moins simple. Il y a des zones grises. Des lassitudes mutuelles. Simplement, il y a un moment où la lassitude l'emporte très légèrement sur l'énergie. "Pour être transparente, explique-t-elle sur Facebook, ce départ n'est pas de mon initiative, mais c'est une décision que je partage (ça, c'est un peu la phrase pour rester digne à l'arrêt de bus, sous la pluie, avec le mascara qui coule..)". Mais encore ? "Un peu du fait d'une résignation croissante face à aux choses qui ne tournent pas rond dans notre société, je ne peux que partager le constat que ma bouche manquait parfois d'une haleine fraîche et hahahaHAHA à l'antenne".

J'ai sollicité une explication privée, et Nicole Ferroni a bien voulu me le traduire ainsi : "C'est apparemment pas tant le contenu que la façon de le défendre qui posait problème (« trop alambiqué », « trop de circonvolutions », la perte du « côté déconnant »). Ce qui est un peu vrai. C'est vrai que j'ai un peu vu une colère grandissante en moi dans ce quinquennat que je trouve dur, et qui a sûrement entamé mon clown de chroniqueuse"). Rester déconnant. Sous la pluie. Avec le mascara qui coule.

Chroniqueur quotidien humoristique sur Europe 1, Bertrand Chameroy, lui, a tenu jusqu'au bout dans les remous des dernières semaines. D'abord, le 18 juin, dans cette magnifique métaphore sur une boîte de nuit.

Partager cet article

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.