Portes ouvertes chez Peugeot
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Portes ouvertes chez Peugeot



Le patron de Peugeot est viré comme un malpropre
par son conseil d'administration (trois cousins Peugeot). Du coup, on apprend tout. Qu'il avait eu un accident vasculaire cérébral l'an dernier, à la suite duquel il avait perdu "ces 5% d'acuité intellectuelle qui font la différence", explique au Figaro un cadre de PSA, manifestement inventeur d'un outil de mesure à bréveter d'urgence (on attend avec impatience que Le Figaro enquête sur l'acuité intellectuelle de son patron, Serge Dassault). Qu'il ne se montrait plus à la presse. Qu'il l'avait même fuie, lors du dernier Mondial de l'automobile. Qu'il ne s'appuyait que sur sa directrice financière, Isabel Marey-Semper, laquelle, précisent Les Echos, "n'a pas de voiture", et était même surnommée "Isabel Sanpermis" dans l'entreprise. On a la banane, chez Peugeot.

A l'exception d'un article du Point, quelques semaines avant le débarquement fatal, ces intéressantes informations n'avaient pas puissamment été portées à la connaissance du public. Pourquoi ? Aucun journaliste économique, aucun spécialiste de la voiture, n'était au courant ? Sans doute, on le savait tout de même. Mais ce n'était pas grave. Le retour du patron à la tête de l'entreprise après son accident cardiaque était même parfois considéré comme "une preuve de bonne gouvernance". Combien d'autres entreprises françaises, sont dirigées par des diminués ou des incompétents ?

Les patrons sont aujourd'hui victimes du cycle classique omerta-emballement. On mesure encore mal, à quel point ces principautés miniatures que sont les grandes entreprises sont, dans les années précédentes, parvenues à se préserver de la société de la transparence. Disposant sur la plupart des médias du pouvoir sans réplique de retirer leurs budgets de pub, (on se souvient du prédecesseur de Streiff retirant temporairement les budgets de Peugeot à Canal+, en rétorsion contre sa caricature des Guignols), bénéficiant peut-être de l'incompétence économique de la plupart des journalistes, débauchant les meilleurs d'entre eux pour les transformer en dircoms, vivant dans la hantise des fuites qui font s'envoler ou plonger les cours de bourse, les grands groupes se sont préservés d'une transparence qui n'a pas épargné des institutions comme l'Armée, ou l'Eglise. C'est peut-être en train de changer.

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