Placé, touché
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Placé, touché

Et Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat

"Je me tire, vous me faites chier"., outré par un passage de son portrait filmé, consacré à "l'affaire des PV non payés", quitta le plateau du Supplément (Canal+). Avant d'y revenir quelques minutes plus tard. Mais trop tard. La séquence désormais culte du "je me tire" était dans la boîte, et fut diffusée par Canal. L'équipe de Canal+, dans la coulisse, aurait pourtant promis à Placé la non-diffusion de cette séquence de départ, en échange de son retour sur le plateau. Réaction du producteur, Laurent Bon : "Avec 150 personnes qui l'ont vue sur le plateau, et 8 caméras", il était compliqué de ne pas diffuser la séquence. Leçon au sénateur : un plateau télé, c'est comme un gouvernement : on le quitte pour de bon, ou on y reste en avalant toutes les couleuvres. Et avec le sourire.

Au-delà du buzz, il faut revenir à la cause de l'esclandre : Placé a-t-il intégralement remboursé son arriéré de 133 PVs pour stationnement gênant, accumulés entre 2004 et 2010 avec un véhicule du Conseil régional ? Sur les 18 000 euros dûs, "d'après ce qu'on m'a indiqué, il en aurait payé 7000" assura à Canal+ (au téléphone) Michelle Sabban, vice-présidente du Conseil régional. Et Placé, sur le plateau, de jurer que c'est faux, mais en refusant d'entrer dans la discussion, et de donner des détails.

L'enquête de Canal+ sur ce point, si elle est parfaitement légitime, est-elle "proportionnée" ? Autrement dit, la chaîne s'est-elle acharnée sur le représentant d'un "petit parti", réservant son indulgence aux invités des "gros partis" ? Il est exact que par rapport à la détention de comptes à l'étranger, au financement de campagnes par des mallettes de billets provenant de comptes à l'étranger, ou de condamnations pour emplois fictifs ou détournement de biens publics, le non paiement de PVs (133, tout de même) peut apparaître comme un délit mineur. Et, à la prochaine invitation de Valls au Supplément, on guettera avec curiosité l'enquête sur ses interventions pour faire sauter les PVs pour stationnement de Mme Valls. Mais un centime d'argent public non remboursé, c'est un centime de trop. Et à l'égard d'un parti qui, à la dernière présidentielle, a confié son sort à l'ex-magistrate Eva Joly, on peut comprendre que s'impose une vigilance particulièrement rigoureuse. Au-delà du buzz, la seule question intéressante est donc celle-ci : les accusations de Michelle Sabban sont-elles fondées ? "On a les preuves", assure le producteur de l'émission, Laurent Bon. L'enquête peut donc se poursuivre.

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