Le coup du doux Poutou
Le matinaute
Le matinaute
chronique

Le coup du doux Poutou

J'ai beau tenter de prendre quelques vacances de matinaute

, impossible de ne pas revenir sur le moment Poutou. Impossible de ne pas le savourer, s'en délecter comme d'un bonbon qui ne devrait jamais fondre. Impossible de ne pas se repasser la video qui, ce matin, galope partout sur Twitter, de toute l'allégresse de ses petites jambes. Impossible de ne pas se repasser "la" réplique de la soirée, à une Le Pen scotchée. "Nous quand on est convoqués par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, on y va". Le moment après lequel il n'est plus nécessaire de regarder. Tout le reste, en comparaison, sera fade. Les "petits" à l'assaut des "grands" : l'étrange bastringue lilliputien de BFMTV et CNews, que TF1 s'était évertué à éviter en n'invitant que les "grands", a rempli sa fonction, mission accomplie, le travail est fait, les cartes sont redistribuées, et Le Pen marquée au front comme elle doit l'être. Affaire classée.

Je ne sais trop pourquoi, j'attendais Lassalle. J'ai eu Poutou, et je n'ai pas perdu au change. Le berger n'est pas descendu de ses montagnes. Il repassera à la prochaine transhumance. Ils auraient dû s'en méfier, de Poutou. Déjà avant le début, il s'était fait remarquer en refusant de participer à la "photo de famille". Poser avec Le Pen ? Poser avec Fillon ? Non merci. Sain réflexe, d'ailleurs. Au nom de quoi "poser avec Le Pen" ? C'est une fête ? Une kermesse ? Un barbecue des voisins ? Une équipe de foot ? C'est la classe 2017 ? Macron peut bien aller le chercher, pour lui demander de poser, non, il n'est pas de cette famille. L'absence de cravate, ensuite, aurait pu alerter. Mais ils n'ont pas dû se méfier. Le doux Poutou. Le gentil Poutou, souffre-douleur préféré de la bande à Ruquier, qui se laisse tondre, et se venge à distance, sur les réseaux sociaux. Hé hé. Les naïfs. Fillon d'abord : "plus on sent la corruption, plus on sent la triche". Et Le Pen dans la foulée. Strike. C'est Poutou qui a raflé la mise, et qui restera. Il y aura des gifs, des memes, des détournements.

En parlant de Ruquier, Poutou avait dévoilé la vraie nature de l'amuseur, quelques jours plus tôt. Revenant après une précédente séance de tonte, il s'était aussitôt vu reprocher par la bande de s'en être plaint sur Facebook. Ruquier :"Vous avez un double visage, Monsieur Poutou. Je tiens à vous le dire. Sympathique en coulisse, et beaucoup moins sympathique sur Twitter. C'est bien que votre vrai visage ressorte". A cet instant, c'est le vrai visage de Ruquier, qui ressortait. Pas uniquement le mépris, non. Quelque chose de plus complexe et de plus triste, comme une profonde, sincère incompréhension, que la France ne soit pas uniquement peuplée de gens qui rient des blagues de Ruquier, sont prêts à se laisser ruquieriser, et à poser pour des photos avec la bande à Ruquier. L'éternel "mais pourquoi ne nous aiment-ils pas ?" des dominants, quand un accident de la vie les place face aux dominés.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.