La stasi des manchots
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La stasi des manchots

La stasi ! Comment ose-t-il ?

A peine connu le plaidoyer de Sarkozy dans Le Figaro, les socialistes n'ont été qu'un long cri d'horreur. Comment l'ex-président peut-il oser comparer la France, la douce France, la France des libertés et des droits de l'homme, à l'Allemagne de l'Est de La vie des autres, et la Justice française à la stasi ? Comment ose-t-il ? C'est très simple. Il ose, parce qu'il ose tout, comme il a toujours tout osé. Et notamment, s'accaparer l'appareil d'Etat (ah, notre délicieux dossier, L'Etat c'est nous. Souvenis souvenirs !) De son accession au ministère de l'Intérieur où, de son propre aveu, il était entré pour surveiller les dossiers le concernant, au limogeage d'un préfet de police en Corse parce que des manifestants avaient pénétré dans le jardin de l'ami Christian Clavier, en passant par la mutation ou la mise hors d'état de nuire de nombreux hauts fonctionnaires qui avaient déplu, on peut croire sur parole l'ancien homme fort du Sarkozistan. C'est un expert qui parle. Et si l'on n'est pas convaincus, on peut toujours revoir notre émission avec les auteurs du livre "Sarko m'a tuer".

Et aujourd'hui ? Faut-il croire que tout a changé ? Faut-il croire que la nouvelle procureure financière Eliane Houlette, qui, à peine installée, inaugure ses fonctions avec le dossier Sarkozy, est intrinsèquement plus indépendante que le sinistre ex-procureur Courroye, qui s'était employé à verrouiller le dossier Bettencourt ? Faut-il croire Valls, le ministre de l'Intérieur qui assure avoir tout appris dans la presse sur les écoutes Sarkozy ? Faut-il croire Taubira qui, après avoir tenté à l'insu de son plein gré d'éjecter le procureur général Faletti, jure qu'elle ignorait tout d'un dossier dont elle était pourtant "régulièrement informée" ? (Le pire dans ce dernier cas, c'est qu'il semble que Taubira dise vrai, et que son cabinet soit si désorganisé qu'elle n'a pas lu les rapports qui lui étaient adressés).



La comparaison avec la stasi, empruntée à l'argumentaire de l'ami Berlusconi, est évidemment outrancière. Mais aujourd'hui comme hier, les manettes sont toujours en place, de l'instrumentalisation par le pouvoir en place de l'appareil d'Etat (et cela dépasse de loin la seule Justice. Que l'on pense, exemples du matin entre mille, à l'opportun redressement fiscal signifié à Numéricâble, candidat non désiré par le pouvoir à la reprise de SFR, ou au coup de pouce du même pouvoir à Bouygues, candidat officiel à la même reprise, par Caisse des Dépôts interposée. Ou encore, tiens, à la sollicitude de la police pour les problèmes de stationnement des amies de Mme Valls). Seuls changent éventuellement les tentations, le culot, les scrupules, ou l'habileté de ceux qui touchent aux manettes maudites.

 

   

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