Général Piquemal, héros de la guerre 2.0
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Général Piquemal, héros de la guerre 2.0

Ciel, un général ! Un vrai. A quatre étoiles. Ancien patron de la Légion Etrangère

, Christian Piquemal, 75 ans, a été arrêté samedi à Calais, après avoir pris la tête d'une manifestation anti-migrants de la déclinaison française du mouvement islamophobe allemand Pegida, manifestation interdite par le ministère de l'Intérieur. Un général bravant l'autorité, haranguant les gendarmes, les sommant de rejoindre les vrais patriotes ? Frissons de putsch, pour ceux qui ont quelques notions d'Histoire. Souvenir fugace des généraux putschistes d'Alger et, plus loin, du général Boulanger. Mais Piquemal, tout ancien commandant de la Légion éangère qu'il soit, est un glorieux inconnu, général d'état-major et de cabinets ministériels -socialistes !- auquel on ne connait pas de faits d'armes éclatants -pas davantage d'ailleurs que d'engagements politiques antérieurs (autres que la tenue d'un blog). La comparaison risque de tourner court.

Ebullition néanmoins dans la fachosphère. Comment donc ! La Ripoublique va oser juger un glorieux général en comparution immédiate ! Alors même qu'à Rennes, au même moment, le centre-ville était dégradé par des éléments incontrôlés, en marge d'une manif anti Notre Dame des Landes, et anti-état d'urgence. Les réseaux sociaux adorent ces comparaisons, ces compétitions victimaires. Et l'arrestation de Piquemal est certainement appelée à un bel avenir icônique. Voyez comme les nôtres sont persécutés. Voyez l'insupportable mansuétude dont bénéficient ceux d'en face. En quelques heures, le général est devenu la figure centrale de la guerre 2.0.

Tout le week-end, pourtant, les grands medias ont la tête ailleurs : tempête, Corée du Nord : ils sont en régime week-end. Il faut attendre le lundi matin, pour que le "deux poids deux mesures" force leur porte, dans la bouche de Guillaume Peltier, leader de la tendance LR "Le Droite forte". Peltier contré, après quelques minutes, par Guy Birenbaum : mais si, il y aura bien des comparutions immédiates à Rennes aussi. "A six heures du matin, il n'y avait pas de dépêche" rétorque Peltier, qui n'a manifestement pas lu Le Télégramme de Brest, lequel faisait état dès hier soir de trois comparutions immédiates à Rennes (dont deux SDF). Epilogue de l'argument des "deux poids deux mesures". Provisoire, certainement.

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