Florence Cassez, entre deux presses
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chronique

Florence Cassez, entre deux presses

Une machine à lyncher, ou la chambre d'enregistrement d'un comité de soutien:

ce qui restera de "l'affaire Cassez", sera aussi un efficace révélateur des biais des systèmes médiatiques des deux pays concernés, France et Mexique. Côté mexicain, le traitement Cassez a mis en relief l'enrôlement des télévisions dans le combat obsessionnel contre le fléau des prises d'otages. Enrôlement tel qu'un des présentateurs vedette de la télé mexicaine a fait son mea culpa, ces derniers jours, assurant qu'il ne savait pas que la séquence d'arrestation de Cassez, qu'il avait diffusée, était une reconstitution policière. Le croira qui voudra.

Ce conditionnement télé a-t-il joué son rôle dans la procédure judiciaire qui a condamné Cassez ? C'est très probable. Cela s'est vu ailleurs. Dans le revirement de certains témoins ? C'est possible. Du point de vue judiciaire, le dossier Cassez est un dossier criminel comme un autre, comportant son lot d'éléments à charge et à décharge, de preuves qui ne prouvent pas grand chose, de témoignages tardifs ou fluctuants, de revirements suspects et qui, selon le talent des avocats, peuvent expédier l'accusé au pénitencier à perpétuité, ou aboutir à sa relaxe. Et le tumulte de l'air du temps peut faire pencher la balance.

Les médias français, eux, n'ont pas beaucoup de leçons à donner à leurs confrères mexicains. En France, l'affaire Cassez est devenue au fil des ans une grande cause nationale, comme la sauvegarde de la sidérurgie ou de la diversité fromagère, et a été traitée comme telle. Chambre d'enregistrement de la famille et du comité de soutien, les médias français ne se sont pas plongés dans le dossier judiciaire avec beaucoup d'acharnement, se contentant de le résumer en répétant en boucle que la détenue "clame son innocence". Forcément innocente, puisque française. Nous l'avions constaté dans cette enquête de 2009, dans laquelle nous avions tenté de mettre en balance les traitements des presses mexicaine et française, et les éléments du dossier mis en valeur ou "oubliés" par l'une ou par l'autre. Il n'y a pas grand chose à y ajouter aujourd'hui.

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