Et Synthèseman sauva l'Europe
Le matinaute
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chronique

Et Synthèseman sauva l'Europe

Au petit matin, c'est Juncker qui a eu la meilleure formule :

"Au fond, c'est un accord bruxellois comme un autre". Qu'est-ce qu'un bon accord bruxellois ? Un accord qui permet à chaque chef d'Etat de se retourner fièrement vers son peuple, de détailler ce qu'il a gagné, et de tenter discrètement d'évacuer sous le tapis ce qu'il a concédé. Hollande pourra ainsi se vanter d'avoir remporté sa bataille contre le Schaüble-Grexit, Tsipras d'avoir obtenu le rééchelonnement reprofilage la réduction quelque chose sur sa dette, et Merkel d'avoir imposé au Parlement grec de voter en 48 heures, d'ici mercredi, un élargissement de l'assiette de la TVA, une réforme des retraites, de la justice civile, la mise sur pied d'un outil statistique indépendant, et la mise en place d'un "conseil fiscal indépendant". En 48 heures ! A chacun d'apprécier le sérieux des lois qui seront ainsi rédigées.

A l'impossible nul n'étant tenu, on ne se risquera pas ici, si tôt, à une analyse du texte de l'accord, dont on ne dispose pas encore à l'heure où écrit le matinaute. Happy end ? Coup d'Etat ? Mise sous tutelle de la Grèce ? Chacun lira le texte polysémique avec les lunettes de ses préjugés, de son idéologie, de ses craintes et de ses espoirs secrets. Aux inflexibles par procuration qui regrettent un flamboyant Grexit, lequel eût certainement eu davantage de panache que la purge que Tsipras s'apprête à faire voter à son parlement, conseillons simplement de visionner notre émission de vendredi dernier, avec l'universitaire grec Nikos Smyrnaios. Aux socialistes français qui célèbrent bruyamment le rôle de Hollande dans le dénouement -rôle techniquement et politiquement incontestable- souhaitons simplement de ne jamais avoir à vivre la vie d'un retraité, ou d'un malade grec.

Sur le rôle de la France, d'ailleurs, "Synthèseman" n'a fait que mettre ses pas dans ceux de ses lointains prédecesseurs Giscard et Chirac, dont le rôle de torsion du bras allemand fut prédominant dans l'entrée de la Grèce dans la Communauté Européenne, d'abord, puis dans l'euro. Si vous êtes encore en manque d'un petit shoot de tragédie grecque, regardez donc l'excellent documentaire d'Olivier Toscer, "La crise grecque, une faillite européenne ?" diffusé la semaine dernière sur Public Sénat. En 55 minutes, c'est un excellent résumé des emballements, des tromperies, et des aveuglements plus ou moins volontaires, qui ont émaillé ce feuilleton, jusqu'à son dernier épisode (en date) la nuit dernière. Sur ces entrefaîtes, l'euro étant sauvé, le matinaute prend ses quartiers d'été jusqu'à la prochaine tragédie. Bon été à tous.

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