Espionne, marchés et sous-marins
Le matinaute
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chronique

Espionne, marchés et sous-marins

Certains matins, le seul journal honnête

, le seul conforme à la réalité des informations dont disposent les journalistes, serait celui qui commencerait chacune des nouvelles par "On ne sait pas". La chose étant évidemment inenvisageable, @si se fait un plaisir de vous offrir la synthèse traduite des journaux du matin.

Bonjour à tous. On ne sait pas ce matin si Clotidle Reiss, étudiante française en Iran rapatriée hier, travaillait pour la DGSE, comme l'affirme un ancien sous-directeur des services français. On ne sait pas si cette libération a donné lieu à des négociations avec les Iraniens, ou bien si l'heureux sort de quelques Iraniens tourmentés par la Justice française est une heureuse coïncidence. Et à propos de coïncidences, je vous rappelle qu'on ne sait toujours pas si la France et l'Allemagne ont profité des négociations avec la Grèce pour la forcer à confirmer des commandes de sous-marins, ou bien si la commande par la Grèce, à l'Allemagne, de deux sous-marins supplémentaires (information du Monde, daté samedi, page 5, dernière colonne à droite) est, comme l'affirme le ministre adjoint grec de la Défense Panos Beglitis, une simple... coïncidence.

Rubrique sociale : on ne sait évidemment pas de quel niveau pourrait être la "contribution sur les hauts revenus", mise sur la table dimanche soir par le gouvernement pour financer la réforme des retraites, on ne sait donc pas la valeur exacte de cette carte dans la partie de poker menteur, mais comptez sur nous : cela ne nous empêchera nullement de faire notre travail de journalistes, et d'exiger une réaction sémantique appropriée de tous les politiques qui passeront dans la journée à portée de micro.

Rubrique économique : l'euro continue de baisser, mais on ne sait toujours pas si c'est la dette des pays européens, ou bien les plans de rigueur agités pour faire diminuer cette dette, qui font peur à lémarchés. A propos de lémarchés, on pourrait savoir que ce sont des banques européennes, qui sont grandement responsables de la crise grecque, mais encore faudrait-il que l'on lise le blog de Jean Quatremer, ce qui n'est pas à notre portée de bon matin. En passant, rappelons évidemment qu'on ne sait pas davantage si cette baisse de l'euro est bonne ou non pour les économies européennes. Et s'il s'avérait qu'elle soit bénéfique, on ne sait pas pourquoi nous continuons à vous la présenter comme une catastrophe météorologique. Bonne journée à tous.

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