Du journalisme ou du cochon ?
Le matinaute
Le matinaute
chronique

Du journalisme ou du cochon ?

Voici un texte sans figures de style,

sans oreilles croquées, sans fioritures ni confiture, sans recours au fantastique ni au merveilleux. Pour les personnels de Libé, qui le disent fortement, Marcela Iacub aurait dû s'abstenir d'écrire sur DSK dans sa chronique de Libé. Et de citer, à l'appui, une chronique du 5 octobre, dans laquelle Iacub annonçait (faussement) "la fin des poursuites contre DSK".

Examinons la situation avec toute l'impartialité dont on est capable (puisque le matinaute, pour ceux qui l'ignoreraient, est lui aussi chroniqueur à Libé; et pour que la transparence soit complète, je ne connais pas Marcela Iacub que j'ai croisée, en tout et pour tout, quelques secondes dans ma vie). A la regarder de plus près, la chronique pointée par les personnels de Libé n'est pas particulièrement favorable à DSK. Si l'on a parfois du mal à suivre les méandres de la pensée iacubienne (elle est meilleure dans la fiction délirante, ou dans le mail de vraies fausses excuses, que dans cet exercice où l'on sent sa plume manifestement contrainte par la situation inextricable dans laquelle elle se trouve), la peinture de l'Elysée, dans le cas évoqué au futur antérieur de l'élection de DSK, comme "une somptueuse boîte échangiste consacrée à l’assouvissement de ses désirs inépuisables" peut difficilement passer pour un plaidoyer pour DSK. Bref, cette chronique en elle-même ne constitue pas un élément à charge dans le procès pour conflit d'intérêts. On n'y discerne pas que Iacub ait tenté de plaider dans le journal la cause de son amant (ou de son déjà Ex).

Mais c'est la caractéristique du conflit d'intérêts. La seule situation de conflit d'intérêts, a fortiori s'il n'est connu que de l'intéressé lui-même, ce qui semble avoir été le cas, est malsaine en soi. Dans cette situation, tout écrit, tout acte, toute décision, devient soupçonnable, est susceptible d'interprétations malveillantes. Elle est donc, en soi, à éviter. Et la défense de la direction du journal, qui avance que Iacub n'étant pas journaliste, les règles de la profession ne s'appliquent pas à elle, elle n'est que partiellement valable. Un texte de non journaliste publié dans un journal (lieu où s'exerce majoritairement le journalisme) est un texte hybride, mi-lard mi-cochon, si j'ose dire. Doivent s'y appliquer, à mon sens, les règles du journalisme, et d'autres règles. Pas seulement les règles du journalisme, mais aussi ces règles (du genre: je m'abstiens de parler de mon amant dans mes chroniques, alors que personne ne sait qu'il est mon amant). Bref, il est bon que les personnels de Libé disent les choses simplement, et sans concéder aucune confiture aux cochons: Marcela Iacub aurait évidemment dû s'abstenir d'écrire sur DSK dans sa chronique de Libé.

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