Acharnement judiciaire : une victime nommée Chirac
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Acharnement judiciaire : une victime nommée Chirac

Si on comprend bien, le report du procès Chirac fait donc une victime de poids

: Jacques Chirac. Il était prêt. Fin prêt. Trousse au complet, crayons taillés, cartable ciré. Désireux de venir s'expliquer "comme un citoyen ordinaire". Son fauteuil l'attendait. Il voulait "en finir", une fois pour toutes. Depuis hier, aux alentours de treize heures trente précises, ses amis et ses avocats le répètent en boucle sur toutes les antennes, et on n'a évidemment d'autre choix que de les croire. C'est l'avantage de la virtuosité juridique: ses volutes et ses trilles la rendent imparable. On ne dénoncera jamais assez l'acharnement judiciaire à l'égard du citoyen Chirac, à qui une Justice aveugle refuse obstinément, depuis vingt ans, le droit de venir s'expliquer à la barre, comme tout un chacun.

Tout va pour le mieux. Si le conseil constitutionnel de l'ami Debré devait être saisi du cas Chirac, alors Debré, bien évidemment, "se déportera", et ne siègera pas. Qui eût imaginé le contraire ? Chirac lui-même, dans un grand élan de vertu, a précisé qu'il s'abstiendrait de siéger pendant toute la durée de son procès (de toute manières, croit-on comprendre si on lit bien l'article en lien, Giscard et lui-même ne sont pas fanas des séances consacrées aux Questions Prioritaires de Constitutionnalité, qui demandent manifestement trop de travail). Tout va donc pour le mieux. Les institutions fonctionnent.

Hasard du calendrier, aujourd'hui s'ouvre le procès de l'incendie de l'immeuble du boulevard Vincent-Auriol (17 morts en 2005, à Paris). Cent trente personnes originaires du Mali, de Gambie ou du Sénégal y vivaient, lorsque le feu s'est déclaré. L'incendie est d'origine criminelle, mais les coupables n'ont pas été retrouvés. Le tribunal de Paris consacrera deux jours à l'affaire. Deux jours pleins, entiers: mercredi et jeudi. Sur le banc des prévenus: les responsables d'une association dépendant d'Emmaüs, qui avaient fait poser cinq ans auparavant des contreplaqués dans les couloirs et les chambres de l'immeuble, pour protéger les enfants, semble-t-il, du risque de saturnisme. Du gros gibier, donc. De la graine de potence. Nul doute que le glaive de la Justice s'abattra sur eux avec toute la sévérité nécessaire, offrant aux victimes les réparations matérielles et morales qu'ils sont en droit d'attendre.

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