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Salut Versac

Les questions que j'aurais aimé vous poser

Je viens de parler à Versac

. Longuement. J'aurais aimé l'inviter sur le plateau, là, cet après-midi, à chaud, pour qu'il fasse ses adieux télévisés de blogueur, après la version écrite. Mais non. Rien à faire. Veut pas venir. De trop mauvaise humeur. Marre de tout ça. De ce malentendu, de ce personnage de "blogueurinfluent". Pas envie qu'on lui reproche de se mettre en avant, encore une fois. Et puis du boulot. Plein de boulot, pour sa boîte. Sérieux, ça, sa boîte. Pas comme ces petites histoires de blog.

 

Dommage. Je respecte, bien entendu, mais je regrette. J'avais une foule de questions à lui poser. Pourquoi arrêter, déjà. Pourquoi aujourd'hui, pourquoi dans ce tourbillon de castagnes terminales (et un peu incompréhensibles) avec Aphatie et Birenbaum (je vous laisse les découvrir dans les derniers jours de son blog), qui lui ont valu de sévères retours de bâton. Mais au-delà, finalement, pourquoi avoir commencé ? Lui qui a été choisi par lémédias comme le prototype du "blogueurinfluent", que l'on a mille fois vu dans les débats de LCI ou de I>Télé à chaque fois que ces chaines avaient besoin d'un blogueur de service, qu'est-ce qui l'a donc poussé à se glisser dans la peau de cet étrange -et nouveau- personnage du nobody, qui a quelque chose à dire sur tout ? Et une fois installé dans ces habits-là, une fois autorisé par le Système à dialoguer quasiment d'égal à égal avec les ministres et les éditorialistes-vedettes, que ressent-on ? Griserie de sa notoriété, ou de son pouvoir d'influence ? Simple désir de bien faire ? Epouvantable terreur du sentiment d'illégitimité ? Les trois à la fois ? Et puis, comment vit-on avec ces peuplades voisines ?

Voilà tout ce que j'aurais aimé lui demander, tant l'arrêt de son blog me semble marquer une date, dans la courte histoire de l'Internet français. Il a semblé se laisser fléchir, et puis non. Décidément pas envie. Je n'ai pas insisté -enfin, pas trop. Fermer boutique un beau matin, dire salut, sans aucune obligation de se justifier, est une de ces petites libertés qui distinguent l'amateur du professionnel, le blogueur du journaliste. Une voix manquera. Une voix qui n'était pas spécialement originale, évidemment pas infaillible, mais une voix juste, et sincère. Une voix que l'on écoutait, parce qu'elle ne savait pas elle-même ce qu'elle cherchait, mais qu'elle le cherchait parmi nous, et que nous reconnaissions en elle l'écho de nos propres obscures recherches. Tiens, ça pourrait être une définition du blogueur. Salut, Versac.

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