"Arrêt sur images, en deux mots ? Nul." Quel média français fait l'ouverture du plus important évènement de son histoire en partageant sur grand écran ce type de mot doux, colporté sur X à son égard ? Probablement aucun, sauf nous. Le tableau – qui a bien fait rire la salle – reflète bien la ligne éditoriale que notre rédaction tente d'incarner depuis trois décennies : l'autocritique joyeuse. 

C'est ainsi qu'a démarrée notre soirée de trentième anniversaire, ce mercredi 14 mai, à la Station Gare des Mines (Paris 18e) et diffusée en direct sur Twitch. Sur scène, Robin Andraca, rédacteur en chef, aux côtés de Sophie Roncetto, responsable marketing et organisatrice de l'événement, ont donc partagé la crème de la crème des commentaires reçus par Arrêt sur images en guise de mise en bouche. Ont suivi deux émissions, tournées dans les conditions du direct, sur scène. Émissions que vous pouvez revoir ci-dessous. 

Première émission : un plateau composé par Nassira El Moaddem, toujours dans l'idée d'une critique enjouée. Le thème : "Au cœur de la riposte joyeuse à l'extrême droite !" (diffusée ce vendredi 16 mai). Y ont participé les humoristes Swann Périssé, Akim Omiri et Climarx. On y a appris l'existence de la discipline du fact-checking de vannes, faite, entre autres, par des journalistes. Puis, après une pause boissons-banquet, Daniel Schneidermann, incontournable fondateur d'Arrêt sur images, a reçu un invité resté mystère (conduit sur place via "un moyen de locomotion peu commun", avait teasé Daniel), pour un épisode de Je vous ai laissé parler. En l'occurrence, son ancien collègue du Monde et cofondateur de Mediapart Edwy Plenel. Deux poids lourds du journalisme indépendant, pour aborder "les médias ces trente dernières années... et les trente prochaines" ; c'était de mise. L'épisode sera diffusé lundi 19 mai.

Dans le public se cachaient aussi plusieurs chroniqueurs·euses ou ancien·nes d'Arrêt sur images : Paul Aveline, Maurice Midena, François Rose, Scherlock Com', Ocomarri... 

Entre temps, ce moment collectif – à l'ombre de la terrasse boisée de la Station – a aussi été l'occasion de se rencontrer. De mettre des visages, des sourires, des poignées de mains et des encouragements chaleureux sur les profils des asinautes que nous ne connaissons que virtuellement et pour qui nous travaillons pourtant chaque jour. Précisons qu'évidemment, cette rencontre n'était qu'un aperçu restreint, parisien, de nos abonné·es. Mais elle fut un début : un exemple de fiesta que l'on espère bien organiser ailleurs en France, demain. 

Et puis la célébration, en réalité, a démarré plus tôt. Depuis plusieurs semaines, nous tentons de rendre hommage à tout le travail fait par les différentes équipes, depuis le début. Douze ans de télé, 18 ans d'internet, 1600 émissions, soit… 96 000 minutes de décryptage (67 jours non-stop !) et 1 224 invité·es sur notre plateau ! Sur nos réseaux sociaux, nous vous avons partagé nos anecdotes (Saviez-vous qu'Arrêt sur images porte en fait... le nom d'une petite fille, Loubiana ? Ou que certains asinautes sont devenus membres de l'équipe, grâce à la force de leurs idées ?) 

Façon flashback, nous avons aussi déterré nos archives les plus mémorables. L'interview de Pierre Bourdieu par Daniel Schneidermann, celles de Philippe Poutou, Rokhaya Diallo, Jean-Luc Mélenchon, ou encore la séquence devenue virale "Je ne suis pas un homme, Monsieur". Nous sommes également ravi·es d'avoir collaboré avec le collectif artistique du Grand Soulagement, pour concocter une affiche spéciale ASIversaire, déjà collée aux quatre coins de Paris. Enfin, l'équipe a réfléchi aux meilleures punchlines pour vous proposer de savoureux goodies. 

Tout cela, nous le faisons avec toute la force d'une rédaction peu nombreuse. Une dizaine de journalistes et chroniqueurs·euses au total, sans oublier nos techniciens. Comme l'a rappelé Élodie Safaris sur scène : se plonger dans les affres de l'info, écumer CNews, les médias Bolloré, enquêter sur le traitement médiatique de sujets comme Gaza, les violences sexuelles ou les faits divers, ne laisse pas toujours indemne. Votre fidélité, au-delà du soutien financier, est en cela extrêmement précieuse. Voir se concrétiser votre confiance, votre enthousiasme pour notre travail, comme hier, est donc un très beau cadeau d'anniversaire. On se souhaite trente ans de plus à vos côtés, au moins. Alors au nom de toute l'équipe : merci !

Pour continuer notre travail encore 30 années de plus, on a besoin de vous : faites un don (défiscalisable à 60%) avant le 25 mai.