Alain, à la revoyure !
Ce matin, alors que j'étais en train de rédiger le neuf-quinze, Alain Korkos m'a annoncé par mail son départ du site. Un mail sans appel, conclu par ce salut : à la revoyure ! Premier effet : déstabilisation totale du matinaute, un neuf-quinze lourdingue comme jamais, trop péremptoire (ça ressemble à quoi, cette manière de juger Chabrol sur un seul film ?) des coquilles dedans, des erreurs de titre, et tutti quanti. C'est l'inconvénient des chroniques faites en direct, sans filet. Un rien peut déstabiliser le processus. Et après, allez rattraper tout ça ! |
Après ce désagrément passager, reste cette nouvelle : le départ d'Alain. Sale journée.
Avant tout, je suis triste.
La voix d'Alain me manquera autant qu'à vous, le samedi matin. Et la surprise de découvrir quel sujet il avait choisi. Et ses audaces de vocabulaire. Et ses tags baroques. Et tout.
La raison ? Officiellement, une raison de sous. C'est la banalité du monde du travail. Alain a demandé à être augmenté. En retour, je lui ai demandé d'attendre, pour savoir si notre exercice 2010 serait bénéficiaire ou déficitaire. Il ne l'a pas souhaité. C'est son droit. Alain est un garçon entier, c'est un de ses multiples charmes. Je ne sais pas si j'ai mené cette affaire au mieux. Peut-être pas. Je considère que mon boulot de patron, c'est de faire en sorte que le site reste au moins à l'équilibre. Si ça doit m'amener à dire non, je dis non. Si je peux dire oui, je dis oui. Je préfère.
Comme souvent dans les questions de sous, cette revendication cache-t-elle autre chose ? Alain jugeait-il qu'on ne lui faisait pas la place qu'il méritait ? Je ne sais pas. Les abonnés, mais aussi l'équipe (et moi, au premier rang), lui prodiguaient les signes de reconnaissance. Mais comme disent les grand-mères, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour.
Je ne cherche pas à masquer ma tristesse. Aucune porte n'est fermée. On n'est pas fâchés. A la revoyure, Alain !
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