Des communistes et des guillemets
Aucun rajout, en revanche, ni démenti, sur l'autre phrase-choc de Hollande, elle aussi, comme la précédente, destinée à rassurer la City: "La gauche a gouverné pendant 15 ans, durant lesquelles nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations." Magnifique synthèse, historiquement exacte. On imagine le triomphe, si elle avait été prononcée à la tribune du Bourget, entre deux envolées, "l'ennemi, c'est la finance".
O malédiction de cette tenaille, que forment la presse étrangère et les nouveaux médias réunis. Si on ne peut plus jouer tranquillement, en virtuose, du double discours ! Dans la seconde de sa publication, la phrase du Guardian était tweetée et re-tweetée, obligeant Hollande à proclamer (troisième temps de la "valse", comme dit la nouvelle porte-parole adverse, NKM) son "respect" pour le Parti Communiste (qui en doutait ? Mitterrand lui-même proclamait le même!) Il est vrai qu'il n'est pas forcément besoin de lire le Guardian. Il suffit parfois d'assister à quelques réunions bien choisies, comme notre éconaute Anne-Sophie Jacques, jeudi dernier, à l'Assemblée, où un hollandais pur sucre, Dominique Villemot, expliqua doctement à Thomas Piketty pourquoi la grande réforme fiscale un temps envisagée ne se ferait pas. Cymbales et mélodie rouge vif, paroles rose pâle: on n'en est pas sortis.
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