Robots contre robots
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chronique

Robots contre robots

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Alors que la hype autour de l'IA générative s'affaiblit, le monde de la tech a déjà trouvé sa prochaine marotte : les robots humanoïdes (dopés à l'IA, évidemment), qui promettent de révolutionner le monde du travail. Et de réaliser le plus vieux rêve patronal : en finir avec la masse salariale.

Vous les avez probablement vu passer, titubants et erratiques, sur vos flux de réseaux sociaux, accompagnés de légendes hyperboliques et de sombres oracles sur l'avenir du travail. Ils ont généralement deux bras, deux jambes, des mains, un temps de latence de quelques secondes et, pour les plus gênants, un masque humain en silicone qui tente péniblement d'imiter des expressions faciales. Certains déplacent des caisses dans des entrepôts industriels. D'autres font le café, vous prennent la température. Ils marchent, sautent, dansent, seuls où en chorégraphie parfaitement exécutée. Eux, ce sont les nouveaux robots humanoïdes, désormais dopés à l'IA générative, et vous êtes priés de bien vouloir vous extasier. Depuis le début de l'année, et particulièrement ces dernières semaines, l'androïde, motif de fascination prométhéenne depuis l'aube des temps, connaît un énième "printemps" médiatique. La faute à une hype de l'IA qui commence sacrément à sentir le sapin, d'abord, et à une série de démonstrations de prototypes ensuite, produites par de nouvelles start-ups en quête effrénée de capital-risque.

Côté occidental, les nouveaux marchands de futur s'appellent Figure, 1X, Apptronik, Sanctuary ou Agility, concurrents de l'incontournable Boston Dynamics (précurseur de la vidéo de robot virale avec son bipède Atlas et son quadrupède Spot, chouchous des Internets depuis près de quinze ans), et de Tesla, qui ne sait décidément plus quoi faire pour détourner l'attention de ses résultats financiers. Mais cette fois-ci, plot twist, le récit médiatique de la "ruée vers l'or" (ou de la "course aux armements", selon l'article que vous lisez) robotiques ne se jouera pas qu'aux États-Unis : la Chine, qui produit désormais plus de la moitié des robots industriels dans le monde, compte bien dominer le marché (inexistant) des humanoïdes, lit-on dans une presse économique occidentale inquiète. Avec la même stratégie que pour les véhicules électriques : faire aussi bien, en beaucoup moins cher. Fin août, à la World Robot Conference de Pékin, une vingtaine de startups présentaient leurs androïdes, parmi lesquels Unitree, UBTech et Fourier. Ils étaient déjà à Shanghai un mois plus tôt, pour la World Artificial Intelligence Conference, sous les yeux ébahis des agences de presse. Deux villes, nous informe Reuters, qui disposent depuis 2024 de fonds d'un milliard et demi de dollars (chacune) pour financer l'industrie potentielle de l'humanoïde de compagnie. Pour entretenir la "fièvre robotique", la Chine peut aussi compter sur les réseaux sociaux occidentaux, où l'on se partage les vidéos d' "usines à robots" du fabricant chinois EX Robotics en hurlant que le futur "à la Westworld" est déjà là. Comme l'imaginaire "cool Japan" des années 80, qui se traduit encore dans l'obsession malsaine de l'Occident pour l'esthétique cyberpunk, la rencontre entre le futurisme et l'orientalisme fait le jeu du soft power.

ANATOMIE D'UNE HYPE

Un sentiment de déjà-vu ? C'est normal. La hype médiatique autour des robots humanoïdes, qui s'écrit sous nos yeux, recycle toutes les matières premières utilisées pour construire le palais de l'arnaque à l'IA générative.  Pour construire une bonne hype médiatique, il vous faut d'abord un nouveau terme, à la fois central et suffisamment vague pour englober n'importe quoi : après l'"IA générale", ambition affichée par OpenAI et les autres, on court désormais après le "robot humanoïde à but général" (general purpose humanoid robot), que personne n'est capable de définir mais dont le public aura vaguement peur. Du pur recyclage sémantique, qui ajoute une couche fraîche de bullshit à la peinture déjà écaillée de l'IA. 

Il vous faut ensuite un champ lexical hyperbolique - des androïdes "terrifiants", par exemple, une "révolution" qui vient, un néologisme de circonstance - la "robopocalypse" fera l'affaire - et quelques références à la série Black Mirror, que la presse sensationnaliste et la blogosphère tech se chargeront de colporter, illustrations de Terminator à l'appui. Avec un peu de chance, vous attirerez l'attention de titres de presse spécialisés et reconnus, qui proclameront 2024 comme "l'année de l'humanoïde", ou de journaux intellos comme The Conversation qui titreront au conditionnel et commenceront leurs oracles par "jusqu'ici, c'était de la science-fiction...". La presse quotidienne internationale viendra après, soyez patient. Laissez le boniment techno-prophétique à des experts comme Elon Musk ou Sam Altman, jamais à court de scénarios de fin du monde et de robots surpuissants. Votre stratégie marketing est bien en place, mais il en faudra un peu plus que ça pour provoquer un déluge de capital, surtout à 150 000 dollars le robot.

Poursuivez avec des capacités surévaluées et des horizons juste assez proches pour vous sentir concernés - le gouvernement chinois promet d'inonder le monde d'androïdes d'ici 2025, et Musk, qui a quasiment breveté la méthode, affirme que son robot sera disponible à la vente en 2026, et c'est déjà la troisième fois qu'il repousse la date. Saupoudrez le tout de quelques projets pilotes, comme les partenariats de Figure et Apptronik avec BMW et Mercedes, histoire de faire saliver les investisseurs sur votre scalabilité - le terme marketing qui décrit le fait de vendre un produit qui fonctionne. A ce stade, votre hype aura tapé dans l'œil des cartomanciens du capitalisme spéculatif : McKinsey prophétisera que vos robots vont "transformer l'économie mondiale", Morgan Stanley entreverra, au doigt mouillé, "63 millions de robots humanoïdes aux États-Unis d'ici  2050", et Goldman Sachs, jamais le dernier à s'enivrer des promesses du moindre gadget techno-capitaliste, estimera le marché des humanoïdes à 154 milliards de dollars en 2035. 

Le détecteur à bullshit s'affole, le journal Nature succombe au récit, le public interrogé en avril s'inquiète massivement de voir un robot lui piquer son boulot... Bingo ! Place à l'avalanche de capital. Fin février, Figure recevait 675 millions de dollars ; six mois plus tard, le norvégien 1X touchait ses premiers 100 millions. À chaque fois, les mêmes noms : OpenAI, Amazon, Nvidia, architectes et grands gagnants du délire collectif autour de l'IA. La hype robotique est si rapide qu'elle surprend jusqu'au PDG d'Apptronik, abasourdi de "voir tout le monde hyper quelque chose qu'ils estimaient débile deux ans plus tôt". Ainsi va désormais la marche du techno-capitalisme, titubant de fix en fix - métavers, crypto, IA, robots - jusqu'à épuisement des ressources. Et tout est bon pour l'entretenir, quitte à verser dans le simulacre.

LA FABRIQUE DU FAUXBOT

Les robots humanoïdes, comme l'intelligence artificielle, n'en sont pas à leur premier tour de manège. Les cycles de hype tournent régulièrement, laissant derrière eux éléments de langage désuets et utopies pourries. Peu de choses ont changé depuis l'introduction de Pepper, le robot humanoïde de SoftBank qui devait révolutionner le secteur de l'accueil - c'était en 2014. Pour TechCrunch, le journaliste Brian Heater rappelle que "l'état actuel de la robotique humanoïde se résume à un mot : pilote. Malgré un afflux d'argent et de talent dans le développement d'humanoïdes commerciaux ces deux dernières années, aucune percée technique fondamentale n'a été réalisée.

Alors, tout est bon pour maquiller la mariée, expliquait le journaliste dans un autre texte publié en février et titré "comment falsifier une démo pour le fun et l'argent" : les vidéos peuvent être montées de manière à ne garder que le "best of", le robot peut être opéré par un humain à distance ou placé dans des conditions extrêmement contrôlées, et certaines start-up vont accélérer les vidéos pour donner une impression de fluidité à leurs machines (la pratique est si courante que c'est de là que vient le nom de l'entreprise 1X, qui promet que ses démos sont jouées à vitesse réelle). Un cocktail de "biais de confirmation, d'attraction à la nouveauté et de manque d'expertise technique" se charge ensuite de nous faire croire à peu près n'importe quoi. La "fabrique à robots" d'Ex Robotics ? Un musée. Les androïdes plus vrais que nature à la conférence de Pékin au mois d'août ? Deux femmes en cosplay, probablement embauchées par Ex Robotics. Même chose en 2021, lorsque le  "Tesla Bot" présenté par Elon Musk n'était en réalité qu'un homme dans un costume. Nos cerveaux, gavés de récits d'anticipation, anthropomorphisent automatiquement la machine et généralisent ses capacités. La Silicon Valley le sait et a fait du simulacre son slogan : "fake it until you make it". Quand les robots ne suffisent pas, place aux... fauxbots. Et comme avec les chatbots, un péril épistémique guette : partout où l'on humanise la machine, on mécanise implicitement l'humain.

Mais comme avec les chatbots, l'autonomie des robots est une arnaque géante. Pourvu qu'on sache où regarder, le simulacre s'effrite : les "robots-livreurs" de Los Angeles  sont contrôlés par des travailleurs précaires, tout comme les "robotaxis" sans volant Zoox de San Francisco et Las Vegas et les "magasins automatiques" d'Amazon, opérés par la même armée invisible du prolétariat numérique... parfois plus nombreuse que ceux que la technique est censée remplacer (il faut en moyenne 1,5 travailleur pour surveiller le robotaxi Cruise censé remplacer un conducteur). "La technologie totalement automatisée n'existe pas", rappelle inlassablement le sociologue Antonio Casilli sur Twitter : "Les êtres humains sont toujours indispensables pour l'opérer, l'entretenir et souvent... l'imiter." Mais vous ne verrez jamais ces travailleurs de l'ombre, perpétuellement hors-champ des jolies vidéos de démonstration d'androïdes. Ce qui est dissimulé, c'est le rapport de domination induit par le mythe de la machine autonome. Comme dans la maison de Monticello bâtie par Thomas Jefferson, où une astucieuse machine à passer les plats dissimule les esclaves qui triment en sous-sol, la technique invisibilise les asymétries de pouvoir. Pas étonnant, alors, de voir Amazon à la pointe du déploiement des robots humanoïdes Digit dans ses entrepôts - la plus grande innovation de l'entreprise, c'est bien l'appareil de surveillance et de contrôle matériel et logiciel déployé sur ses employés, qui étend sans cesse le regard du contremaître sur ses nouveaux ouvriers algorithmés.

La propagande robotisée

"Ces jours-ci, quand je vois des entreprises tenter de fabriquer des humanoïdes – des robots qui tentent d'imiter au plus près la forme et la fonction humaines – je me demande si cela tient à un échec de l'imagination", s'interroge dans Wired, le 10 septembre, l'ancien responsable de la section robotique de Google, Hans Peter Brondmo. La question est effectivement centrale : puisque la forme humanoïde, et notamment la marche bipède et les expressions du visage, présente un défi technique considérable, pourquoi la Silicon Valley finance-t-elle massivement cette approche plutôt que d'autres (comme des robots modulaires ou invertébrés, par exemple) ? Quel avantage présentent-ils pour les Amazon, OpenAI, Tesla et Nvidia ? La réponse est simple : le robot humanoïde est une allégorie, un outil de propagande politique, une performance au service d'une utopie techno-solutionniste. Il n'est pas là pour être réellement fabriqué, mais pour personnifier le déterminisme technique.

Vous vous rappelez probablement de Sophia, ce torse androïde au visage de silicone conçu par Hanson Robotics qui recevait en 2017 la "citoyenneté" saoudienne ? Son créateur, le transhumaniste Ben Goertzel, expliquait déjà à l'époque au magazine The Verge, en toute candeur, que la fonction première de sa création était de convaincre les investisseurs et le public que "l'intelligence artificielle générale" (une utopie vague formalisée par Goertzel et reprise par toute la Silicon Valley) était non seulement possible, mais à portée de main. En d'autres termes, une pirouette publicitaire. Telle est la fonction première de ces "roboïdes", ces "robots toujours au stade du prototype qui prétendent être entièrement fonctionnels" : capturer l'attention avec une "chorégraphie politique", et donner l'illusion que le changement de paradigme sociotechnique est non seulement inévitable mais imminent. Pas étonnant, alors, de voir tous les poids lourds de l'IA générative soutenir les start-ups de l'humanoïde : ces prototypes mis en scène incarnent leur prophétie millénariste, où l'intelligence artificielle et la robotique nous propulsent vers l'ère du "posthumain". Preuve de la force de persuasion du dispositif : en juillet 2023, une agence de l'ONU organisait une "conférence de presse" avec sept humanoïdes, face à un parterre de journalistes soudainement amputés de toute capacité critique.

À quoi vont alors bien servir ces humanoïdes prétendument autonomes ? Quel avenir, quelle organisation sociale symbolisent-ils ? À quel monde leurs concepteurs et leurs investisseurs rêvent-ils ? Ne nous trompons pas : leur utopie est une utopie de dominants, une utopie de patrons, une utopie vieille comme Adam Smith, de coût du travail tombé à zéro et de marges de profits infinies, vernie d'une couche techno-solutionniste.  La réactivation, aussi, du vieux rêve esclavagiste : créer une classe d'entités dont la seule fonction est de subvenir aux besoins de ses propriétaires. Les robots, nous dit-on, vont résoudre la pénurie d'ouvrier·es, de personnel médical et hospitalier, de profs, de personnel d'hôtellerie et de restauration, de conducteur·ices de taxis et de camions. Que vont-ils disrupter ? La santé, l'éducation, le travail social, autant de secteurs décimés par les politiques néolibérales d'austérité. Les maisons de retraite et les crèches, que la privatisation a transformé en lieux de sévices et de maltraitance. L'aide à domicile, après que l'idéologie libérale ait achevé l'archipélisation du corps social et acté la disparition de l'État social. La soi-disant "pénurie de travailleurs" qui menace l'Occident n'est pas une fatalité : c'est le résultat de décennies d'orientations économiques criminelles, de politique migratoires inhumaines, de concentration insensée du capital et de pourrissement des conditions d'existence du plus grand nombre.

Ce que propose la Silicon Valley avec ses androïdes, c'est la poursuite et l'accélération de cette inhumanité, de cet impératif constant à devenir machine dans la chaîne de montage omniprésente qu'est devenue la société algorithmique. Le robot humanoïde, comme l'IA générative, est le cheval de Troie d'un nouveau taylorisme, fait de profilage et de surveillance automatisés. Un avenir imaginé pour d'autres, au détriment du plus grand nombre et de l'intégralité du vivant. C'est enfin une distraction. Car pendant que nos patrons nous montrent les prototypes d'androïdes comme un avertissement et un oracle, d'autres techniques bien plus banales s'emploient à nous inféoder à l'emploi : travail intérimaire, micro-entreprise, ordonnances Macron et autres joyeusetés flexibilisantes. Nous n'avons pas besoin de robots, nous avons besoin de politiques de taxation et de redistribution du capital, d'investissement massif dans la santé, l'éducation et la protection sociale, et d'un renversement des rapports de force entre puissance publique et privée. À l'orée d'une nouvelle crise majeure des économies occidentales post-Covid et alors que la concentration du capital atteint chaque jour de nouveaux sommets d'indécence, nos imaginaires sont sans cesse accaparés et balisés par les désirs stériles de l'oligarchie de la tech, qui préfère imaginer des robots humanoïdes autonomes que des politiques migratoires humaines et des conditions de travail décentes pour les métiers de "première ligne". Rien de nouveau, rappelle Vice (en 2014, lors d'une précédente vague de hype) : les débats autour de la robotique sont toujours des débats sur la propriété des moyens de production.

Ne nous laissons pas avoir par les promesses d'une société entièrement automatisée et d'une population financée par un revenu universel brut : dans cette utopie strictement capitaliste, l'autonomie du corps social disparaîtrait définitivement au profit des impératifs marchands. Contrairement à ce qu'envisageait Marx dans son Fragment sur les machines, l'automatisation des processus de production n'amènera pas la fin inévitable du capitalisme et le "communisme de luxe totalement automatisé" (fully automated luxury communism) imaginé en 2019 par Aaron Bastani, mais bien l'inverse : un régime de domination totale, sans possibilité d'organisation collective ni d'échappatoire.

Il suffit de dresser le bilan de l'introduction de la technique dans le monde du travail depuis la machine à tisser jusqu'à l'IA générative, rappellent aussi bien Hubert Guillaud dans un excellent texte qu'Antonio Casilli, Matteo Pasquinelli ou Ted Chiang : la machine, dans sa quête ininterrompue d'optimisation de l'extraction du labeur, impose partout des cadences de travail plus importantes, étend le périmètre de l'aliénation et de l'autoritarisme patronal et concentre la valeur produite. Dans cette économie politique, l'automatisation nous fait travailler plus, comme le montrent les travaux de Judy Wajcman sur la condensation du temps sous le régime algorithmique. Dans les mains des contremaîtres, elle est un auxiliaire du contremaître, programmée pour maximiser la productivité. Elle n'est pas une technique de libération. Elle n'est pas notre alliée, nous qui défendons le droit au bien vivre. Elle est l'antithèse de ce qu'Ivan Illich appelle l'outil convivial, conçu par le collectif et programmé pour les intérêts du collectif. Ce n'est pas la machine qui nous a permis de moins travailler que nos grands-parents, c'est la grève générale, la manifestation et l'action directe. En 2024, l'androïde est un leurre, un reflet de notre propre aliénation. Derrière son visage inexpressif se déploie toute l'horreur d'une superstructure de domination qui promet de ne jamais desserrer son étreinte sur nos vies. À moins de la mettre à terre, comme l'envisageait Illich il y a près d'un demi-siècle : "Aujourd'hui, nous pouvons concevoir des outils qui permettent d'éliminer l'esclavage de l'Homme à l'égard de l'Homme, sans pour autant l'asservir à la machine. La condition de ce progrès est le renversement du cadre d'institutions qui régit l'application des résultats tirés des sciences et des techniques. » Devenons Luddites, pas automates.

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