Lidl, le dernier mystère
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Lidl, le dernier mystère

Reste tout de même un mystère, après le mémorable Cash Investigation sur Free et Lidl

: pourquoi ces dirigeants d'entreprise, qui reçoivent Elise Lucet, ne se préparent-ils mieux à l'interview "à la Lucet" qu'elle leur fait subir ? Ils les connaissent pourtant bien, les diagrammes, les photos, les cas précis accablants, qu'elle va sortir de sa chemise. Alors ? Pure incompétence ? Indifférence ? (C'est un mauvais moment à passer, mais la boîte s'en relèvera).

Ne pas croire qu'ils s'en fichent. Ils en dépensent pourtant, des fortunes, en com'. Pendant la diffusion de Cash Investigation, la maison Lidl France faisait savoir sur les réseaux sociaux qu'elle regardait attentivement l'émission, et n'allait pas manquer de répondre. Et dans la journée de mercredi, donc, elle diffusa un communiqué, dont voici quelques extraits."Nous avons été très sensibles aux témoignages et aux situations décrites dans le reportage et sommes conscients que dans une entreprise de notre taille, certains salariés peuvent rencontrer des difficultés dans leur travail et que nous devons encore progresser dans l’écoute et la prise en compte de leurs attentes".


Etc etc. Sur "la question du management", Lidl "condamne sans ambiguité les extraits dévoilés dans l'émission" (l'enregistrement de bordées d'injures et de menaces d'un responsable à un employé). Mais sans s'appesantir sur le sort du responsable, dont Lucet arracha au dirigeant de Lidl l'aveu qu'il était toujours dans la société, muté en Allemagne. Sur la question du poids des charges, Lucet ayant fait admettre au même dirigeant qu'un manutentionnaire (pardon, un "préparateur") pouvait soulever jusqu'à huit tonnes par jour : "Le métier de préparateur est un travail physique nécessitant un savoir-faire et une véritable expertise, c’est incontestable. Nous continuerons à redoubler d’efforts pour améliorer le travail de nos préparateurs grâce à nos investissements au niveau matériels et équipements, la formation liée aux gestes et postures et nous travaillons à la baisse progressive du poids des colis".

Bref, nous faisons déjà beaucoup, mais "nous devons encore progresser", "nous continuerons à redoubler d'efforts" : ce type de poésie de la gestion de crise, tout en esquives et en humilité, requiert une haute qualification, payée très cher -ce qui ouvre d'ailleurs des perspectives réconfortantes aux étudiants en lettres. Certainement plus cher qu'une demi-journée consacrée à briefer les patrons avant l'interview. Alors ? On est toujours surpris, de constater la vulnérabilité de Goliath.

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