Diffamation : Le FN fait condamner l'AFP et 20 minutes
Capture d'écran L'Express
En avril 2016, plusieurs journaux dont Le Monde avaient révélé des informations sur des sociétés offshore basées au Panama, servant généralement au blanchiment d'argent et à l'évasion fiscale, ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés, dont des chefs d'Etat et de gouvernement.
Reprenant ces informations, l'AFP et 20 Minutes avaient évoqué une implication du Front national, se fondant sur les révélations concernant "un système de dissimulation d'avoirs financiers, organisé dans des centres offshore d'Asie et des Caraïbes par le premier cercle de fidèles de la présidente du Front national" selon Le Monde. Or, les Panama papers évoquent des noms d'individus, mais pas l'implication du parti en lui-même.
L'AFP a donc été condamnée pour le titre d'une dépêche du 5 avril 2016 "Panama Papers : la liste des pratiques fiscales opaques s'allonge, le FN et le Société générale épinglés". Pour le tribunal correctionnel cité dans une dépêche AFP reprise par l'Express, l'agence a "excédé les limites qu'impose le devoir de prudence dans l'expression" en utilisant le terme "épinglé" pour le FN.
Le journal 20 Minutes a lui été condamné pour le sous-titre d'un article publié le même jour : "Fraude : le système dénoncé aurait été utilisé par le FN "pour sortir de l'argent de France au moyen de sociétés écrans et de fausses factures". Pour le tribunal, l'utilisation du terme "fraude" alors qu'"aucun élément n'est de nature à caractériser l'utilisation d'un système offshore par le FN" est donc diffamatoire. L'article incriminé est toujours en ligne, mais sans mention du Front national dans le sous-titre.
Les directeurs de publication ont été condamnés chacun à 1 000 euros d'amende, 2 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros pour les frais de justice.
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