Jean Messiha (FN) sur Europe 1 : finalement c'est non (Buzzfeed)
L'annonce avait fait grand bruit : Christophe Hondelatte avait révélé que le frontiste Jean Messiha, ancien coordinateur du projet présidentiel de Marine Le Pen, devait faire partie de sa nouvelle émission Hondelatte raconte en tant qu'éditorialiste. Mais, mardi 29 août, la direction d'Europe 1 a finalement expliqué à BuzzFeed que le membre du Front national ne sera pas sur son antenne, notamment en raison de ses différents propos polémiques sur les réseaux sociaux.
Pourquoi ce revirement ? "Christophe [Hondelatte] a fait l’erreur de communiquer là-dessus comme si c’était acquis. On a échangé, et je lui ai dit que ce ne serait pas opportun, eu égard aux polémiques que lance monsieur Messiha, notamment par voie numérique", a déclaré à BuzzFeed le vice-président d'Europe 1, Frédéric Schlesinger. Il a ajouté, dans une dépêche de l'AFP, reprise par Le Monde, qu'il y avait eu un "quiproquo". Messiha ne devait pas être éditorialiste mais faire partie "d’un groupe d’invités récurrents".
Sur Twitter, le candidat qui avait été battu aux élections législatives est, en effet, habitué à poster des tweets jugés racistes. En juillet 2016, il écrivait par exemple que "l'islam est incompatible avec la République" ou, au lendemain de l'attentat de Nice, regrettait que "5 millions de musulmans" ne soient pas fichés S.
Twitter de Jean Messiha, 20 juillet 2016
Twitter de Jean Messiha, 15 juillet 2016
Jean Messiha avait expliqué, dans un entretien au Point, qu'il ne s'exprimerait pas "en tant que frontiste" dans l'émission de Christophe Hondelatte, mais pour "exposer [son] parcours et [ses] idées". L'annonce de son arrivée sur Europe 1 avait amené des internautes à lancer une pétition, avec plus de 800 signatures, pour que la station revienne sur sa décision.
L'éviction de Jean Messiha de Hondelatte raconte a été fortement critiquée sur Twitter par les membres de l'extrême droite, qui ont utilisé le hashtag "E1censureMessiha" pour exprimer leur colère. Le frontiste a notamment dénoncé "un rideau de fer qui s'abat sur la pensée en France" et ajouté que "tous peuvent parler sauf nous". Marine le Pen est également venue l'aider, fustigeant une presse qui "a visiblement un problème avec le pluralisme que suppose la démocratie".
Twitter de Jean Messiha, 30 juillet 2017
Messiha ne fera donc pas partie la longue liste des politiques qui ont récemment décidé de rejoindre le monde des médias, à l'image de Raquel Garrido, Jean-Pierre Raffarin et Aurélie Filippetti.
(Par Clément Boutin)
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