Obamacare : les médias US face aux attaques confuses de Trump
Brève

Obamacare : les médias US face aux attaques confuses de Trump

Après son cuisant revers au Sénat, Trump plaide pour un chamboulement des règles législatives et s'emmêle les pinceaux.

Alors que le sénat américain, pourtant à majorité républicaine, a rejeté vendredi, l’abrogation partielle de l’Obamacare souhaitée par Trump, le président n’en démord pas. Dans une série de tweets publiés ce samedi, décortiqués par une partie de la presse américaine, le président s’en est pris aux règles en vigueur au Sénat et a exhorté celui-ci a revoir son fonctionnement législatif.

Dans le collimateur de Trump : la procédure d'obstruction parlementaire dite "filibuster". Une procédure qui permet à une partie minoritaire des sénateurs de bloquer un projet de loi qui passerait ordinairement avec la majorité simple des voix. Selon cette règle, il faut obtenir non pas une majorité de 51 mais de 60 voix (sur 100 sénateurs) pour faire adopter une réforme. "Le sénat républicain doit se débarrasser de la règle des 60 votes, maintenant! " a martelé Trump sur Twitter, estimant que cette règle est "une blague" qui "tue le parti républicain" et permet à une minorité de démocrates de "contrôler le pays".

Seulement voilà, comme le fait remarquer CNBC, dans tous les cas cette révision des règles législatives "n’aurait pas permis aux républicains de venir à bout de l’Obamacare" ce vendredi. En effet, le revers essuyé par Trump vendredi sur l’Obamacare n’est pas le fait d’une minorité de blocage. L’abrogation partielle de l’Obamacare a été rejetée par 51 voix contre 49, soit une majorité simple.

D'ailleurs, comme l’explique le Washington Post l’obstruction parlementaire "n’a rien à voir" avec le revers essuyé par les républicains au Sénat en fin de semaine. Dans ce cas précis, pour espérer remporter la partie ce vendredi au Sénat, les républicains n’avaient pas besoin d’obtenir une super-majorité de 60 voix favorables à l’abrogation, "ils avait seulement besoin de 51 votes pour passer, mais ne les ont pas obtenus", explique pour sa part Politico. La faute notamment à trois sénateurs républicains dont John MacCain qui ont préféré se joindre aux parlementaires démocrates contre le projet de Trump. "Imbéciles", c'est le terme employé par Trump pour qualifier ces sénateurs sur Twitter. 

"Trumps insulte et menace les sénateurs républicains après l'échec du projet de loi santé", Washington Post

"Si sa logique vous apparaît confuse, vous n'êtes pas seul"

Le président américain méconnaît-ils les subtilités réglementaires du Sénat ? "Si sa logique vous apparaît confuse, vous n'êtes pas seul" observe le Washington Post qui taxe les sorties de Trump de contradictoires. En effet, après avoir tonné sur Twitter contre la règle de l’obstruction parlementaire, le président a pourtant reconnu dans un tweet publié quelques minutes plus tard qu’effectivement, "certains volets sur l’assurance maladie pourraient être adoptés par 51" votes, soit la majorité simple. Et que donc l'obstruction parlementaire n'était pas en cause dans son échec de vendredi au Sénat.

"Trump sait que certains projets de loi sur les soins de santé pourraient passer par le Sénat avec une majorité simple de votes. Comme cela aurait pu être le cas pour la loi d'abrogation du vendredi, par exemple" estime le Washington Post qui poursuit : "Mais, selon Trump, les républicains ont besoin de tuer la règle de l’obstruction parlementaire de toute façon, de sorte qu’elle ne permette pas aux démocrates de bloquer un futur projet de loi de réforme de la santé plus vaste, qui n'existe pas encore".

Par ailleurs, le Post rappelle qu’"alors que Trump attaque maintenant le «filibuster» comme obsolète, il l'a défendu quatre ans plus tôt comme une vénérable tradition datant de Thomas Jefferson." De fait, aux Etats-Unis, cette procédure d’obstruction parlementaire est devenue une tactique presque routinière dont usent les partis minoritaires pour entraver les projets de loi. Une pratique que les républicains n’ont pas manqué d’utiliser, sous la présidence Obama, pour faire obstruction au réforme de l'ex-président démocrate.

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