Crise / France Télés : Field démissionne
Brève

Crise / France Télés : Field démissionne

Michel Field jette l’éponge

. Le directeur de l’information de France Télévisions a présenté ce matin sa démission à Delphine Ernotte, la présidente du groupe, qui l’a acceptée. Quelques jours après la mise à l’écart de David Pujadas du JT de 20h, et alors que deux motions de censure (contre Field et Ernotte) devaient être proposées au vote cette semaine, le directeur de l’info a préféré quitter ses fonctions, plutôt que d’affronter encore une fois les tensions internes à France Télés.

Depuis sa nomination par Ernotte en décembre 2015, Il lui aura suffi de quatre mois à la tête de l’information de France Télévisions pour se mettre à dos les rédactions. A son arrivée, Field avait pour mission d’apporter "un nouveau souffle" à l’information de France Télés, avec en toile de fond l’élection présidentielle de 2017. Il aura surtout soulevé contre lui un vent de protestation sans précédent. Si bien que quelques mois à peine après son arrivée, en avril 2016, il était déjà visé par une motion de défiance des rédactions. A la question "Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l’information de France Télévisions?", les journalistes ont répondu "non" à 65%. Un désaveu cinglant de la part des rédactions qui dénoncent "le mépris, la désinvolture et parfois la grossièreté" affichés par le directeur de l’information et qui protestent notamment contre "l’absence de réponses concrètes aux multiples interrogations suscitées par le projet de chaîne d’info publique", alors en chantier.

Rôle de fusible


Mais surtout, ce qui va choquer les rédactions avec Field, c’est le ton, "la désinvolture". Invité sur le plateau du Supplément de Canal+ il y a un an, le nouveau patron de l’info a marqué durablement les esprits. Interrogé sur la fronde des journalistes de France Télévisions, il commentait : "Comme disait Jacques Chirac, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre". Après ses débuts mouvementés, les tensions sont loin de s’apaiser. À l’image de celles qui ont violemment opposé Field et l’équipe d’Envoyé spécial à l’automne dernier. En jeu: la diffusion d’une enquête du magazine sur l’affaire Bygmalion. Comme nous vous le révélions à l’époque, sur volonté de Nicolas Sarkozy, Field avait tenté de reporter après les primaires de la droite cette enquête embarrassante pour l’ex-chef de l’Etat. Une manœuvre qui avait soulevé un vent de fronde au sein des rédactions et du SNJ qui dénonçait  "un directeur de l'info qui semble avoir oublié les principes du journalisme".

Malgré sa gestion de l'affaire Envoyé Spécial, malgré ses nombreux faux pas, Ernotte a pourtant toujours affiché un indéfectible soutien à Field. Un patron de l’info qui lui n’a semble-t-il pas digéré la fronde des rédactions. Dans une tribune acide publiée la semaine dernière dans Libé, Field épinglait ses propres équipes et appelait les journalistes à faire leur "examen de conscience". Sa tribune a fait s’étrangler les rédactions, chauffées à blanc par l’annonce dans la foulée de l’éviction de l’équipe du 20h de France 2. "On pressentait depuis quelques jours que M. Field allait sauter. La présidence était furieuse de faire l’objet d’une motion. Field joue le rôle de fusible", glisse au Monde ce lundi un journaliste du groupe. Il y a un an, alors visé par une motion de défiance, Field avait prévenu qu'il ne démissionnerait pas. Cette fois-ci, Field a dressé un message à l’ensemble des équipes: "Par souci d’apaisement, j’ai demandé à la présidente de me relever de mes fonctions de directeur de l’information".

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