"Macronleaks" : le parquet de Paris a ouvert une enquête
Dimanche en fin de journée, l'AFP a annoncé que le parquet de Paris avait ouvert une enquête suite au piratage des serveurs d'En Marche qui ont conduit à la diffusion, vendredi, de neuf gigaoctets (quinze gigaoctets une fois décompressés) de documents internes de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, notamment sur le forum d'images américain 4chan. L'enquête a été ouverte pour "accès frauduleux à un système de traitement automatisé de donnés" et "atteinte au secret des correspondances".
Comme nous le racontions, la diffusion de ces "Macronleaks" était survenue quelques heures à peine avant la période de réserve imposée aux candidats et aux médias concernant l'élection, qui s'ouvrait samedi à 00h01. Le timing avait conduit l'équipe d'En Marche! à dénoncer une campagne de déstabilisation de dernière minute. Un communiqué confirmait l'authenticité des documents, assurant cependant que des fausses informations étaient mêlées à la masse de données. La Commission Nationale de Contrôle de la Campagne électorale en vue de l’Élection Présidentielle (CNCCEP) avait de son côté enjoint les médias et les citoyens, "à ne pas relayer ces contenus, afin de ne pas altérer la sincérité du scrutin, de ne pas enfreindre les interdictions édictées par la loi et de ne pas s’exposer à la commission d’infractions pénales".
Samedi, plusieurs médias se sont intéressés à la manière dont l'information s'est propagée sur les réseaux sociaux : grâce à des "comptes russophiles", des comptes proches de la fachosphère (américaine et française), mais aussi grâce à Wikileaks, a notamment expliqué le chercheur belge Nicolas Vanderbiest à Libération. On ne trouvait pas en revanche d'article sur le contenu de ces documents piratés et diffusés.
Vendredi soir, le site Numerama a cependant déjà commencé à éplucher les milliers de documents diffusés, qui semblent surtout être des mails et documents textes. Il n'y a rien trouvé pour le moment qui ressemble à un scoop : "Il s’agit de documents tout à fait banals, décrit Numerama. On y trouve des notes de synthèse, des factures, des emprunts dont les montants sont loin d’être délirants, des recommandations et autres réservations, au milieu, bien entendu, d’échanges strictement personnels et privés".
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