L'agriculteur était poursuivi en justice pour avoir aidé des migrants en situation irrégulière dans la vallée franco-italienne de la Roya, dans le Sud de la France. Lors du procès, début janvier 2017, la procureur avait requis huit mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve, ainsi qu'une limitation du permis de conduire de Herrou, et la confiscation de son véhicule.
Article du Monde, 10 février 2017µ
Ces réquisitions n'ont pas été suivies : le tribunal correctionnel de Nice l'a condamné, vendredi 10 février, à 3 000 euros d'amende avec sursis pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien. Il a été relaxé des autres faits qui lui sont reprochés. A savoir l'installation non autorisée, en octobre 2016, d'une cinquantaine d'Erythréens dans un centre de vacances désaffecté appartenant à la SNCF, et l'aide au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale.
La condamnation sonne comme un avertissement pour l'agriculteur, qui avait déjà été convoqué devant la justice à l'été 2016 pour avoir transporté des Erythréennes. A l'époque, l'affaire avec été classée sans suite. Mais en janvier 2017, Herrou s'est de nouveau retrouvé devant la justice. Dans un article sur ce jugement, Le Monde rappelle: "[Lors du procès] au début du mois de janvier, la présidente du tribunal s'était dès lors étonnée de ce que cette procédure, dont il a fait l'objet [en 2016], n'ait pas mis un coup d'arrêt à ses actions. «Même si vous me condamnez, le problème continuera», avait répliqué le militant".
Invité sur notre plateau après son procès, Herrou était revenu sur les raisons de son action : "Je ne me considère pas vraiment comme un désobéissant. J'aide les gens à accéder à leurs droits. Donc si on est obligés de contourner une partie de la loi pour une loi plus importante qui sert à l'intégrité de femmes et d'hommes, je pense que ce n'est pas de la désobéissance. J'ai même plutôt l'impression que la police, le préfet, le président du conseil départemental désobéissent plus à nos valeurs que moi".
L'occasion de voire notre émission : "Migrants/Évasion fiscale : «On utilise les médias comme porte-voix»"
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