Edgard Welch, qui est entré lundi dernier dans une pizzeria de Washington avec un fusil d'assaut pour vérifier une fausse info propagée sur le net, a répondu mercredi aux questions du New York Times. L'homme de 28 ans avait fait irruption dans ce restaurant, le "Comet Ping Pong" pour "mener sa propre enquête" suite à une rumeur infondée qui prétendait que ce restaurant était, en réalité, au centre d'un vaste réseau de pédophilie, avec Hillary Clinton à sa tête. Dans son entretien avec le journaliste Adam Goldman, le père de deux enfants explique n'avoir pas voulu, dans un premier temps, utiliser une arme. C'est en arrivant au restaurant qu'il aurait "changé brusquement ses plans".

"Le tireur du Comet Ping Pong répond aux questions de notre reporter",
New York Times, 7 décembre 2016

Comment l'auteur, qui n'a pas voté pour Trump mais espère que "Monsieur Trump conduira le pays dans la «bonne direction»", a-t-il eu vent de la rumeur de réseau pédophile, née sur les réseaux sociaux et reprise par les "site d'infaux" dont @si vous parlait ici ? "Il a dit que c'était par le bouche à oreille, raconte le journaliste du New York Times. Après que sa connexion internet a été récemment installée chez lui, il a «pu vraiment étudier la question». Il a dit que des preuves substantielles de la part de plusieurs sources lui avaient laissé «l'impression que quelque chose d'abominable avait lieu». Il a dit qu'un article sur le sujet a conduit à un autre".

Selon le journaliste, le tireur "n'aime pas l'expression «fausses informations», croyant qu'elle est utilisée pour minimiser les histoires racontées hors des médias traditionnels, auxquels il ne fait pas complètement confiance". Welch est aussi auditeur de la star du complotisme US Alex Jones, proche de Trump, et "dont l'émission radiophonique fait du trafic de théorie du complot et a dit un jour que Mme Clinton «a personnellement tué et découpé» des enfants". Le tireur estime également que les attentats du 11 septembre 2001 "doivent être réexaminés", ajoute le journaliste.

S'il regrette apparemment "d'avoir agi dans la précipitation", Welch maintient ses soupçons : "Il a refusé d'écarter complètement les affirmations des articles en ligne, concédant seulement qu'il n'y avait pas d'enfants «dans cette demeure»".

L'occasion de relire notre article : "Mais au fait, qui sont les «sites d'infaux» américains ?"