Nice : renfort refusé, effectifs en berne... Les autres conclusions de l'IGPN
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Nice : renfort refusé, effectifs en berne... Les autres conclusions de l'IGPN

Les effectifs de police n'étaient donc

"pas sous-dimensionnés" le soir du 14 juillet à Nice ? Hier soir, les journaux télévisés ont abondamment relayé cette conclusion du rapport, dévoilé hier, de la police des polices (l'IGPN) sur le dispositif de sécurité le soir de l’attentat qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais.

Pourtant, c’est loin d’être la seule conclusion digne d’intérêt du rapport commandé le 21 juillet par Bernard Cazeneuve pour éteindre les polémiques sur les failles éventuelles du dispositif déployé ce jour-là à Nice. Car si l’IGPN conclut en définitive à un service d’ordre "correctement dimensionné" et affirme que "64 policiers nationaux étaient bien sur la Promenade des Anglais" le soir de l’attentat, contrairement à ce qu'affirmait l'élu niçois, Christian Estrosi, les enseignements du rapport ne s’arrêtent pas là.

Une demande de renfort refusée

En effet, rares sont les médias à mentionner, par exemple, que peu avant le 14 juillet, une demande de renfort de forces mobiles (CRS ou gendarmes) avait été refusée à la préfecture. C’est pourtant écrit dans le rapport, comme le relevait Le Monde hier.


"La demande de la préfecture des Alpes-Maritimes, sur la base d’une évaluation à 30 000 du nombre de spectateurs répartis en divers lieux, et en l’absence de risque particulier signalé par le renseignement territorial, n’a, en conséquence, pas été satisfaite", explique ainsi le rapport. La raison ? Priorité avait été mise sur d’autres villes : Marseille et Toulouse ("risques de violences urbaines"), Montpellier ("départ de la douzième étape du Tour de France"), Carcassonne ("500 000 spectateurs attendus pour «l’embrasement» de la ville") et Avignon où se tient le festival. Pas de renfort de CRS ou de gendarmes mobiles donc à Nice ce 14 juillet à la différence des années précédentes.

effectifs en berne par rapport aux années précédentes

Mais quels étaient les effectifs réels ? Comme le souligne Le Monde, "si le calcul n’est jamais présenté clairement, les notes de bas de page du rapport permettent de dresser un comparatif du nombre de membres des forces de l’ordre" de la police nationale mobilisés sur les trois dernières fêtes nationales. En 2014 ? En tout, 89 personnes dépendant du ministère de l’Intérieur étaient mobilisées (52 policiers de la direction départementale de la sécurité publique, DDSP, ainsi que 37 CRS). En 2015 ? Pas moins de 104 agents (44 policiers de la DDSP et 60 gendarmes). Et cette année donc ? 64 policiers nationaux selon le chiffre de l’IGPN. C’est là l’un des autres enseignements du rapport : cette année, le dispositif déployé par le ministère de l’Intérieur était (bien) moins conséquent que les deux années précédentes.

Et ce n’est pas tout. Cette année, la DDSP a donc puisé sur "ses seules ressources propres", pointe le rapport, en faisant appel à "des effectifs inhabituellement employés sur ce type de mission (formateurs, chargés de prévention, cadets)". Les cadets ? Il s’agit d’agents non titulaires, de jeunes non diplômés qui préparent le concours de gardien de la paix. Finalement, si l’inspection juge "satisfaisant" et "pertinent dans son principe" le niveau d’engagement des effectifs par rapport aux éditions précédentes du feu d’artifice du 14 juillet à Nice, elle considère néanmoins que le dispositif déployé, des points de contrôles aux entrées de la zone piétonne et des contrôles aléatoires dans la zone, "n’était pas adapté à ce type d’attaque dont la nouveauté et l’intensité étaient au-delà de toute prévision." De quoi démonter les polémiques qui sont, selon l’IGPN, "le fruit d'une mauvaise compréhension et interprétation des informations"? Pas si sûr.


L'occasion de relire nos articles : "Guerre de com' après les accusations de Sandra Bertin contre le ministère de l'Intérieur" et "Nice : Libé accuse Cazeneuve d'avoir menti sur le rôle de la police nationale"

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