Surveillance Solère/DGSE : une "affaire qui fait pschitt" (Manach)
Brève

Surveillance Solère/DGSE : une "affaire qui fait pschitt" (Manach)

La surveillance de Thierry Solère par la DGSE, révélée par Le Monde, une affaire survendue ?

C’est l’avis du journaliste spécialisé en sécurité informatique (et ancien chroniqueur sur @si) Jean-Marc Manach, qui revient sur les enquêtes du Monde sur son blog Bug Brother…. hébergé par Le Monde. Il estime qu’il suffit de "comparer les titres avec le contenu des articles du Monde pour voir que l'affaire a été pour le moins survendue" et même qu’elle "commence à faire pschitt". Ce n’est pas la première fois que Manach accuse Le Monde d’exagérer le rôle de la DGSE dans une affaire de surveillance : sur son blog et sur @si, Manach estimait ainsi que Follorou parlait à tort d’un "big brother au cœur du renseignement français".

Cette fois, Manach reproche au Monde d’avoir forcé le trait sur le véritable rôle de la DGSE dans la surveillance de Solère. Dans son enquête titrée "Comment la DGSE a surveillé Thierry Solère", Le Monde expliquait que "des moyens de la DGSE ont été utilisés, hors de tout contrôle, pour surveiller M. Solère, candidat dissident" de droite, opposant de Claude Guéant alors ministre de l'Intérieur, et que "la surveillance n'a été interrompue qu'après la découverte fortuite de son existence par la direction technique (DT) de la DGSE (qui) a les moyens de remonter la piste de toutes les requêtes", rappelle Manach. Dans l'enquête du Monde, on apprenait enfin que le directeur de la DGSE avait tranché "en faveur de la direction technique" et fait installer des filtres pour empêcher la surveillance de citoyens français.

Pour Manach, ces éléments laissent entendre "que ce n'était pas la DGSE en tant qu'administration qui avait espionné le futur député, mais un (ou plusieurs) bras cassés de sa direction du renseignement qui auraient intercepté «les communications de Français – ce qui leur est interdit»". À noter que l’expression "bras cassés" est de Manach alors que Le Monde précise tout de même qu’au moins "un haut responsable" et un "haut hiérarque" de la DGSE ont explicitement demandé la surveillance de Solère.

L'article explique "donc le contraire de ce qu'avance le titre" selon Manach : "la DGSE, en tant qu'administration, n'a pas «surveillé Thierry Solère», mais découvert qu'il l'avait été, en toute illégalité, par un ou plusieurs de ses analystes du renseignement, et mis fin à cette surveillance. Reste que c'est moins vendeur que de laisser entendre que «la DGSE a surveillé Thierry Solère»." Manach reproche également à Follorou de surestimer les conséquences de l’affaire Solère au sein de la DGSE. "L'article du Monde se conclut en notant qu'«au terme d'un vif débat interne à la DGSE, la direction technique installera, à la fin de l'été 2012, des filtres sur les consultations informatiques interdisant d'y introduire des identifiants français». Or, ladite DT, […] avait mis en place de tels filtres dès 2008, comme l'avait souligné le journaliste Vincent Jauvert dans l'Obs".

Restent plusieurs "questions en suspens" concède Manach, comme de savoir "comment cette surveillance, illégale, aurait été techniquement rendue possible sans que le GIC ni la CNCIS ne s'en rendent compte, jusqu'à ce que la DT de la DGSE n'y mette un terme" ou "pourquoi Matignon n'a pas voulu saisir l'Inspection des services de renseignement".

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