La question se pose après la parution d'un article intitulé "Morelle, Hollande et les toutous" dans l’hebdomadaire et un démenti de Morelle auprès d’Europe 1.
Cette semaine, Morelle balance dans Le Point mais ce n’était pas visiblement pas tout à fait prévu. Dans ce papier signé Anna Cabana, l'ex-conseiller revient sur son éviction du gouvernement, en avril dernier, suite à une enquête de Mediapart révélant un risque de conflit d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique : “La logique qui est en œuvre est une logique de purification ethnique. C’est les Hutu contre les Tutsi. Tout cela est limpide. On a commencé par moi, et maintenant Arnaud Montebourg. Là, ils ont signé leur crime. C’est d’une pureté !”.
La comparaison, entre sa démission en avril dernier et un génocide qui a fait 800 000 victimes au Rwanda en 1994, fait bondir Twitter (François Lamy, député PS de l'Essone, en tête) :
Sauf que... ses propos auraient été tenus en “off” si l'on en croit Morelle : “Elle voulait me revoir à titre amical et m'a extorqué des pseudo confessions. Elle ne manque pas de fourberie cette jeune femme". L’ex-conseiller de François Hollande, chargé de la communication, aurait pourtant dû se méfier : en juin dernier, pareille "mésaventure" était arrivée à Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne de Sarkozy en 2012 et impliqué dans l’affaire Bygmalion. Au terme d’une longue confession de quatre heures dans un restaurant nommé Brochettes & Cie, Cabana avait publié un portrait début juin dans lequel l’ex-directeur de campagne de Sarkozy en 2012 dézinguait, tour à tour, la plupart des cadres de l’UMP.
Lavrilleux avait (aussi) démenti dans la foulée : “Je n'ai pas donné d'interview au Point. Vous avez vu une interview ? Vous avez vu que c'était une interview ? Retournez voir et vous me demanderez si j'ai donné une interview”. Réponse de la journaliste : “Il peut tout à fait dire qu'il n'a pas accordé d'interview au Point. Une interview, c'est des questions réponses formelles. Là, c'est un portrait nourri de confidences. Il est venu me chercher à la gare, il m'a emmenée dans un restaurant et on y a passé quatre heures”. Contactée par @si au sujet de Morelle, Anna Cabana n’a pas retourné nos appels.
Ironie de l’histoire (merci les archives) : dans un portrait diffusé par Canal + le 29 septembre 2013, Aquilino Morelle se définissait pourtant comme le roi du “off” : “C'est un peu mon métier. Porte-parole officieux, ça consiste à raconter pas en "on" des éléments qui permettent aux journalistes de travailler mieux".
Le “off” et Le Point, c’est décidément une affaire compliquée. En septembre 2013, nous nous étions déjà penchés sur les problèmes de Ségolène Royal et certaines de ses confidences publiées dans Le Point.
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