Bloomberg Businessweek tente de discréditer Piketty
Brève

Bloomberg Businessweek tente de discréditer Piketty

L'américain Businessweek fait sa Une sur la Pikettymania. Tout le monde s'inquiète à l'idée d'un monde futur entièrement aux mains de quelques super-riches, tandis que les autres devront payer leur air et leur eau à Mark Zuckerberg le patron de Facebook, ironise l'hebdomadaire, tout en saluant l'indéniable impact du livre Le Capital au XXIe Siècle de l'économiste français Thomas Piketty.

"Pourquoi l'Amérique a-t-elle la fièvre de l'inégalité de la richesse" titre la Une bigarrée de l'hebdomadaire économique, qui ressemble davantage à la couverture d'un hebdo people, alors qu'elle est d'habitude nettement plus sérieuse. Outre une photo de Piketty, on trouve un portrait de Karl Marx. "Ooh la la ! Des photos de l'économiste pessimiste en pages intérieures"

Dans une longue chronique, MeganMcArdle constate que quel que soit l'avenir de sa théorie et de ses prédictions, le livre de Piketty a déclenché le plus grand débat sur les inégalités depuis le mouvement Occupy Wall Street, "ce qui est déjà pour beaucoup pour un seul homme", même s'il peut y avoir des incohérences dans certaines données selon le Financial Times. Ce qui est contesté par Piketty, qui a mis en ligne une réponse au FT, pour que chacun puisse en débattre.

"L'économiste français Thomas Piketty a déclenché une ferveur idéologique qui rappelle l'émeute de la prise de la Bastille à Paris note McArdle.Le titre de son livre semble un hommage au Capital de Karl Marx, même si Piketty rejette la pensée de Marx".

Le succès est tel que l'éditeur américain a du procéder à un deuxième tirage, ce qui n'est finalement pas étonnant alors que le "Président Obama qualifie l'inégalité de «principal défi de notre époque»".

Mais personne n'avait prévu le succès du livre. Businessweek cite Brad DeLong, professeur d'économie à l'université de Californie : "Quand le livre est sorti je pensais qu'il aurait trois acheteurs à Berkeley", c'est-à-dire lui-même, plus un historien économique et l'ex responsable du groupe de conseillers économiques d'Obama.

Dans le magazine Foreign Affairs, un professeur d'économie souligne que toute personne qui a fait quelques études est capable de lire et comprendre l'ouvrage, ce qui le différencie de la majorité des travaux des théoriciens de l'économie : "Il est surprenant de constater qu'il y a peu de jargon et un paquet de références littéraires qui illustrent l'évolution du capital dans les sociétés riches".

Comment le livre est-il arrivé en tête des ventes, dont celles d'Amazon, s'interroge Businessweek ? En partie à cause de la polémique. Les progressistes adorent son affirmation selon laquelle les riches n'ont jamais été aussi riches, tandis que les conservateurs s'inquiètent de voir que cela vient appuyer le projet de taxe sur les plus riches. De plus, Piketty est déja célèbre parmi les économistes depuis un certain temps.

Businessweek souligne les forces et les faiblesses du livre, avant de constater que la sortie de l'ouvrage en 2013 en France n'a pas fait beaucoup de bruit, c'est sa traduction aux USA en 2014 qui en a fait un événement incontournable.

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