DAL : porte-parole matraqué, silence des medias
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DAL : porte-parole matraqué, silence des medias

Des violences policières, douze blessés légers, deux côtes cassées pour le porte-parole du Droit au Logement Jean-Baptiste Eyraud, et quasiment rien dans la presse.

C'est un communiqué d'Attac publié par sur un blog de Mediapart qui a tiré la sonnette d'alarme. Jean-Baptiste Eyraud, porte parole du DAL (Droit au logement), "passé à tabac par les CRS : deux côtes cassées, silence radio. (...) Pas de dépêche des agences de presse, pas un mot dans la plupart des quotidiens, silence à la radio. Les CRS et leur hiérarchie présente sur place ce samedi 17 octobre ne pouvaient ignorer qui est Jean-Baptiste Eyraud. Depuis vingt ans il lutte avec le DAL contre l'indifférence et le silence qui entoure le drame des sans logis et des mal logés. (...) En frappant Jean-Baptiste Eyraud, les forces de l'ordre n'ont pas agi au hasard: cibler une de ces figures les plus connues vise à répandre la peur dans tout le mouvement social" souligne le communiqué.

Que s'est-il passé? Depuis plusieurs semaines, le DAL se mobilise pour le relogement de plusieurs familles, ainsi que pour protester contre le projet de loi Duflot. A plusieurs reprises depuis cet été, l'association a ainsi installé un campement sur la place de la République à Paris. Depuis le 14 octobre, ils ont remis cela et campe à nouveau place de la République. Samedi, des policiers ont encerclé le campement. Et cela a un peu dégénéré.

Le porte-parole du DAL assure avoir été frappé, ainsi que plusieurs femmes présentes dans le mouvement. Au total, douze blessés légers selon le DAL : des contusions, des entorses. Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole, assure avoir eu deux côtes fracturées, mais pas d'interruption temporaire de travail. "On a vécu une brutalité policière que l'on n'avait pas connu depuis 5 ou 6 ans", dit-il à @si. "On se fait cogner par la police, et aucun média n'en parle", dénonce-t-il. Il explique avoir été frappé alors qu'il se dirigeait avec plusieurs militants vers le métro. "La police nous a empêché de partir, je me suis assis pour protester, j'ai reçu alors plusieurs coups de pied". "La police a encerclé les militants pendant 4 heures, elle empêchait les gens d'aller aux toilettes ou d'apporter des bouteilles d'eau et de la nourriture", raconte-t-il. Il raconte également que lors d'un précédent rassemblement dans la semaine, "un homme a eu l'oreille arraché par un policier".

Aucune télé n'était sur place, souligne Eyraud, à part LCI. Mais une télé associative parisienne, Télé bocal, y était. Ses images ont été diffusées sur la page Facebook du DAL.

Sur ces images, on voit Eyraud assis, encerclé par les forces de police. Difficile de dire s'il recoit des coups. Mais l'ambiance est à l'évidence très tendue.

Situation tendue, grande confusion, des militants sont traînés par terre  picto

Côté presse écrite, seuls l'AFP, (reprise ici sur le site du Figaro) et l'Huma, (plusieurs articles ici et ici) étaient présents. La mobilisation et l'affrontement avec les policiers a été live-tweeté par le journaliste de L'Humanité spécialisé logement, qui précise que "des CRS frappent des mal-logés".

Les deux médias mentionnent des heurts et des blessés légers, mais ils ne précisent pas toutefois que le porte-parole du DAL a été blessé. "Jean-Baptiste Eyraud n'était pas sûr d'être blessé lorsque je l'ai vu : il m'a dit : j'ai l'impression que j'ai deux côtes cassées", explique à @si la journaliste de l'AFP présente sur place. Même chose pour l'Huma. "On n'avait pas confirmation de ses blessures samedi soir" nous précise-t-on. Le DAL annonce porter plainte demain auprès de l'IGS contre ces violences.

De son côté, la préfecture explique que "les incidents de samedi après-midi sur la Place de la République avec le DAL sont à replacer dans le contexte global de la semaine avec des tentatives répétées d'installer un campement sur la dite place". Le Dal avait déposéune demande pour une "occupation permanente" du site du lundi 14 au lundi 21 octobre. La préfecture avait autorisé des "rassemblements quotidiens du DAL" "mais pas d'installation de campement et dispersion en soirée". L'objectif de la police samedi était donc d'éviter la construction d'un campement, mais aussi d'empêcher le départ du mouvement vers un autre lieu. A propos de Eyraud, la préfecture précise : "Monsieur Eyraud lui même invoque une blessure aux côtes mais n'a pas souhaité être vu par les Sapeurs Pompiers et s'est maintenu sur site."

Quelles sont les revendications du Dal à l'encontre de la loi Duflot ? La loi prévoit que les loyers ne puissent excéder de plus de 20% un loyer médian fixé par les préfets sur un territoire donné. "L'encadrement des loyers risque de les pousser à la hausse", explique Eyraud, qui souhaite un encadrement plus strict qui ne permette pas 20% de plus, mais s'en tienne à un loyer de référence. Eyraud dénonce encore la possibilité pour un propriétaire de rajouter un complément de loyer "exceptionnel", en plus de ces 20% en fonction de critères qui ne sont pas définis. "Il suffira d'apercevoir un petit bout de tour Eiffel en se tordant par la fenêtre", dénonçait d'ailleurs le collectif Jeudi noir dans cet article du Canard Enchaîné.

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