Corrigé sur le net, puis à l'antenne. Ce matin sur France Inter, Patrick Cohen a questionné Alain Juppé sur sa position ferme envers le Front National en 1998. "Pourquoi n'entendons plus ces déclarations aujourd'hui? ", interroge le journaliste."Parce que vous êtes sans doute sourd", répond le maire de Bordeaux. Il réaffirme "l'incompatibilité de valeurs" entre l'UMP et le FN, et ajoute : " Par ailleurs, je n'ai pas de leçon de morale à recevoir, s'il vous plaît. En 1997, si nous avons été battus c'est parce que précisément le Front National nous a fait battre dans des triangulaires systématiques qui nous ont fait perdre 50 sièges". Alain Juppé fait référence aux élections législatives de 1997, ayant eu lieu suite à la dissolution de l'Assemblée par Jacques Chirac, remportées par la gauche emmenée par Lionel Jospin. Le Front National était alors arrivé en troisième place en terme de votes au premier tour.

Quelques minutes après la phrase de Juppé, le journaliste Olivier Siou, rédacteur en chef-adjoint à France 2, la dément sur twitter, et le signale au journaliste politique d'Inter Thomas Legrand, en plateau au même moment : "Alain Juppé vient de se tromper sur la supposée victoire du PS en 97 grâce au FN mais vous aller sans doute rectifier...". Le journaliste Bruno Roger-Petit, chroniqueur sur le site Le Plus du Nouvel Obs vient se joindre à la conversation : "Exact, les triangulaires de l'époque n'ont pas pesé sur le résultat final..."

Legrand leur répond, et se renseigne sur les détails chiffrés (une partie de la conversation se déroule vraisemblablement sous la formes de messages privés, non visibles).

L'échange Ttweeter entre Olivier Siou, Bruno Roger-Petit, et Thomas Legrand

Les explications ont dû satisfaire Legrand, car peu avant la fin de l'émission, Patrick Cohen a signalé son erreur à Alain Juppé :"On nous fait remarquer sur les réseaux sociaux que ça n'est pas tout à fait le cas parce que la droite dans son ensemble a perdu 200 sièges ses éléctions de 1997 et donc le Front national ne peut pas être tenu seul responsable".

Le maire de Bordeaux persiste : "La multiplication des triangulaires nous a fait perdre un certain nombre de sièges", et est interrompu par le journaliste, qui précise que ce n'est pas une majorité de sièges qui ont été perdus à cause de la triangulaire. Alain Juppé fait alors marche arrière. "Peut-être pas, je vous remercie d'être aussi précis", répond-il avec un petit rire.

Un résumé de l'échange est ici :

(Aude Garachon)